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Production animale

Ruminer de bien-être

Une ration conforme aux besoins des ruminants est un point essentiel de l’affouragement des vaches laitières. La santé des vaches comme leur productivité dépendent en effet du bon fonctionnement de la panse.

Une activité de rumination suffisante prévient efficacement l’acidification de la panse. 

Une activité de rumination suffisante prévient efficacement l’acidification de la panse. 

(Photo : Agrarfoto)

Publié le

Service technique, UFA SA

Chef de ressort bovin UFA

La santé des vaches débute dans la panse. Voilà pourquoi la conception de la ration devrait dans l’idéal tenir compte, outre de l’apport en énergie et en nutriments, d’un approvisionnement suffisant en fourrage de base structuré. C’est en effet celui-ci qui garantit la stratification du contenu de la panse et assure des temps de mastication et de rumination suffisants. La quantité de salive est pour sa part directement influencée par la structure du fourrage : la sécrétion augmente avec la teneur tant en matière sèche qu’en fibre brute. Chez les ruminants, la salive a une importance supplémentaire en tant que tampon, pour neutraliser les acides produits dans la panse, et influe ainsi également sur les processus de fermentation bactériens.

Ingestion chez la vache laitière

Une vache gardée à l’étable passe entre quatre et neuf heures par jour à s’affourager. L’ingestion de nourriture se fait en 20 périodes au maximum. La durée des périodes de rumination, qui servent à broyer plus finement les particules de fourrage, varie quant à elle entre six et douze heures par jour. Ce broyage augmente la surface de digestion, ce qui favorise la fermentation microbienne.

Le stress réduit l’activité de rumination.

Signe de bien-être

Le comportement de rumination est influencé par de nombreux facteurs, tels que l’alimentation, les conditions environnementales ou l’animal lui-même. Les vaches interrompent par exemple leur rumination lorsqu’elles sont dérangées. Mais le stress réduit aussi cette activité. Ainsi, on observe fréquemment une baisse de l’activité de rumination par exemple chez les vaches en chaleur ou lors de stress thermique. La baisse est la plus marquée l’après-midi, lorsque les températures sont les plus élevées dans l’étable.

Une rumination insuffisante peut toutefois aussi être le signe d’un fourrage trop peu structuré et donc d’une ration non adaptée aux ruminants. Il en résulte un risque d’acidification de la panse, car la baisse de l’activité de rumination entraîne une diminution de la production de salive. Par ailleurs, les microbes qui dégradent la cellulose dans la panse étant particulièrement sensibles aux pH acides et une partie considérable de la matière grasse du lait étant synthétisée dans la mamelle à partir de l’acide acétique issu de la fermentation de la cellulose, les rations pauvres en structure ont pour corollaire une faible teneur en matière grasse du lait.

On compte que 55 à 60 coups de mâchoire par bol sont normaux, témoignant d’une ration adaptée aux ruminants. Cependant, ce nombre peut grandement varier. Mesurer celui-ci en continu avec un senseur idoine permet d’obtenir un résultat nettement plus précis. Signe important, tout changement dans la rumination indique un problème de santé.

Différences entre les races

Une étude bibliographique publiée dans « Dairy Science Association » en 2022 a comparé et analysé les résultats de 130 articles publiés traitant de 479 variantes d’alimentation. Les résultats ont montré que la production laitière et la teneur en matière grasse du lait augmentaient avec l’activité de rumination.

Des études antérieures ont aussi relevé qu’il existait des différences en termes de rumination entre les races. Ainsi, le Journal of Dairy Sciencea montré, en 2008, que les vaches Jersey et Holstein présentaient certes un nombre similaire de périodes d’affouragement quotidiennes, mais que les phases d’ingestion étaient réparties de manière plus régulière sur la journée chez les premières. Il en résultait donc une salivation plus régulière et un broyage plus important de la nourriture chez celles-ci. Dans l’ensemble, les vaches Holstein passaient certes plus de temps par jour à ruminer, mais les Jerseys ruminaient plus de temps par kilogramme de NDF (fibre détergente neutre) ingérée. Cela devrait être le principal facteur expliquant la plus grande digestibilité des NDF dans les rations de fourrage grossier administrées aux Jerseys en regard des Holstein. 

La panse et la salive en quelques chiffres

  • Volume de la panse : environ 160 l
  • Production de salive chez les bovins : 100 à 300 l par jour
  • pH de la salive : environ 8,5
  • Valeur normale du pH dans la panse : 6,2 à 7,0
  • Acidose subaiguë de la panse : pH inférieur à 5,8 pendant plus de 5 heures

Source : www.lfl.bayern.de

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