Malgré sa petite taille – entre 250 et 350 g – la caille est un oiseau fascinant, au fort potentiel de production, tant pour les œufs que pour la viande. Pour en tirer le meilleur parti, l’observation attentive de ses besoins s’avère indispensable.
Rien à envier aux poules
L’œuf de caille, qui pèse entre 12 g et 14 g, représente environ un cinquième d’un œuf de poule. Son jaune est cependant proportionnellement plus grand. Chaque coquille arbore un motif unique, véritable camouflage naturel. Dans des conditions idéales, une caille pondeuse peut produire jusqu’à 183 œufs en 32 semaines, soit une performance de ponte avoisinant les 82 %. Les œufs, souvent pondus à même la litière, doivent être ramassés chaque jour. Cette dernière doit donc rester propre. La durée de vie des cailles pondeuses varie : entre 1,5 et 2 ans dans un mode de garde intensif, jusqu’à 6 ans dans un cadre amateur.
Exigences élevées en matière de garde
Oiseaux d’origine sauvage, les cailles ne sont pas des animaux de rente ordinaires. Elles demandent un suivi régulier, calme et assuré par des personnes familières. La lumière, la ventilation, l’alimentation et l’accès à l’eau doivent être précisément ajustés.
Gratter, picorer, prendre des bains de sable et entretenir le plumage : ces comportements naturels sont essentiels au bienêtre des cailles. C’est pourquoi la moitié de la surface au sol devrait être recouverte de litière. Par ailleurs, l’ajout de pierres à picorer, de dispositifs de bains de sable et de matériaux structurants, comme des pierres ponces, aide à réduire le stress et à prévenir le picage.
Alimentation sans compromis
Les cailleteaux en croissance nécessitent un aliment finement structuré, formulé spécialement pour eux. Les cailles adultes sont elles aussi sensibles aux variations dans l’apport ou la structure des aliments, sachant que ceux destinés aux poules pondeuses ne conviennent pas, en raison des besoins accrus des cailles en protéine brute et en acides aminés.
Eau et hygiène, des impératifs quotidiens
Les cailles consomment en moyenne entre 60 ml et 80 ml d’eau par jour. Même une brève carence peut affecter leur ponte. Il est donc crucial de leur fournir une eau propre, moyennant un abreuvoir légèrement surélevé et contrôlé quotidiennement. L’hygiène de l’environnement joue un rôle tout aussi essentiel : sas sanitaires, principe du « tout dedans, tout dehors » et désinfection systématique des bâtiments entre les rotations permettent de réduire la pression infectieuse.
Observer, reconnaître et intervenir en cas de maladie
Une caille en bonne santé est vive, curieuse, avec un plumage soigné, une bonne musculature et des yeux clairs. Ecoulements, éternuements, sifflements respiratoires ou apathie doivent être décelés et traités à temps. Les individus malades ou blessés doivent être systématiquement isolés, soignés, puis réintégrés une fois rétablis.
Retour de la pratique
La passion de la coturniculture
Marc Plancherel est coturniculteur – éleveur de cailles – passionné. Installé à Saint-Aubin (FR), au cœur d’une zone industrielle, il gère une halle de quelque 4000 cailles japonaises.
Ayant démarré en 2011 avec seulement 60 oiseaux, il n’a cessé de développer et de professionnaliser son activité. Aujourd’hui, il dispose de son propre couvoir et élève luimême ses coqs reproducteurs.
Il possède des lots de cailles pondeuses avec ou sans mâles et fait grandir ses cailleteaux dans des compartiments au sol regroupant 600 individus. Les mâles sont engraissés jusqu’au poids de 300 g.
Les cailleteaux reçoivent au départ un aliment spécifique à structure fine. Dès la troisième semaine, Marc Plancherel leur donne libre accès à l’aliment pour jeunes cailles et à l’aliment de ponte. A partir d’environ six semaines, ils passent exclusivement à l’aliment de production avec le début de la ponte. « Il est essentiel de disposer d’un aliment homogène, qui présente toujours la même qualité et la même structure », souligne l’éleveur. Marc Plancherel utilise également UFA-Antifex, un produit à base de bactéries lactiques naturelles, qui renforcent les défenses immunitaires, stabilisent la digestion et freinent le développement des agents pathogènes comme E. coli.
« Pour avoir des cailles saines et productives, il est essentiel de disposer d’un aliment homogène, qui présente toujours la même qualité et la même structure. »
Chez Marc Plancherel, les cailles sont élevées dans des compartiments surélevés qu’il a construits lui-même. Elles y pondent durant environ 18 semaines. « Au début, mes cailles affichent une performance de ponte proche des 100 %. Vers la fin, celle-ci chute à environ 85 % », précise-t-il.
Ses œufs sont distribués à divers détaillants, restaurateurs ou commerces locaux. La spécialité de Marc Plancherel, les œufs de caille marinés vendus en bocaux, connaît un beau succès.
Autorisation nécessaire pour les exploitations de garde professionnelles
Toute exploitation gardant plus de 50 cailles adultes est considérée comme professionnelle et soumise à autorisation. La personne responsable des soins aux animaux doit disposer d’une formation spécifique indépendante de la profession (FSIP) ad hoc.