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Production végétale

Les forêts suisses sont globalement en bon état, bien que mises sous pression par les changements climatiques

Selon les résultats du dernier inventaire forestier national, le quatrième (IFN4), les forêts suisses se portent bien. En effet, elles assurent une meilleure protection contre les dangers naturels qu’il y a huit ans, et les structures forestières ainsi que les essences affichent une plus grande variété. Cette évolution est réjouissante, notamment au regard de la pression croissante qu’exercent sur elles la sécheresse et les tempêtes

Forêt de chênes et de charmes proche de la nature et riche en structure avec une valeur de biotope élevée. Photo: Simon Speich, WSL, Güttingen (TG)

Forêt de chênes et de charmes proche de la nature et riche en structure avec une valeur de biotope élevée. Photo: Simon Speich, WSL, Güttingen (TG)

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Selon les résultats du dernier inventaire forestier national, le quatrième (IFN4), les forêts suisses se portent bien. En effet, elles assurent une meilleure protection contre les dangers naturels qu’il y a huit ans, et les structures forestières ainsi que les essences affichent une plus grande variété. Cette évolution est réjouissante, notamment au regard de la pression croissante qu’exercent sur elles la sécheresse et les tempêtes. Les forêts sont toutefois mises à mal par des infestations d’insectes et des maladies. Telles sont les conclusions tirées dans le rapport sur les résultats de l’IFN4, qui a été publié le 10 juin 2020 par l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) et l’Office fédéral de l’environnement (OFEV). Dans le cadre de l’exécution de la politique forestière suisse, l’office se fonde sur les résultats de l’IFN afin de tenir compte des défis actuels et futurs qui se posent dans ce domaine, à l’instar des changements climatiques et des exigences toujours plus importantes en matière de loisirs et de détente.
Près d’un tiers du territoire suisse est recouvert par des forêts. Selon les résultats de l’IFN4 (2009-2017), cette part a augmenté depuis le dernier relevé (2004-2006). En outre, les forêts gérées se sont rapprochées de leur état naturel et le pays compte davantage de forêts mixtes aux essences et aux stades de croissance variés. De telles forêts présentent une plus grande résistance face à la sécheresse, aux tempêtes et aux infestations d’insectes.
Certains aspects (régénération, biodiversité, exploitation du bois, p. ex.) varient d’une région à l’autre. Ainsi, en altitude, les forêts ne sont que rarement éclaircies, souvent en raison de l’absence de routes forestières et du coût trop élevé d’une exploitation régulière. En conséquence, ces forêts deviennent trop denses et le nombre de jeunes arbres qui y poussent est insuffisant, ce qui se révèle particulièrement problématique dans les régions où les forêts doivent assurer une protection contre les dangers naturels, tels que les chutes de pierres, les avalanches et les laves torrentielles.

Les changements climatiques, un défi de taille

Les changements climatiques, en particulier la multiplication des épisodes de fortes chaleurs et de sécheresse qui en découlent, mettent les forêts sous pression. Pour que ces dernières puissent s’adapter à des conditions en constante évolution, il convient de trouver des solutions axées sur le long terme. Ainsi, les essences souffrant moins des périodes de sécheresse constituent une opportunité en la matière : le chêne, espèce indigène, supporte davantage la sécheresse que l’épicéa, par exemple. Toutefois, les jeunes peuplements de chêne souffrent toujours plus de l’abroutissement par des ongulés, de même que le sapin blanc, une essence importante des forêts protectrices. 
Les objectifs de la politique forestière suisse ne pourront être atteints que si les forêts sont adaptées aux changements climatiques. En effet, ce n’est que de cette manière qu’elles pourront continuer à fournir leurs multiples fonctions et prestations en faveur de la nature et de la société. Eu égard aux défis climatiques, il est impératif de disposer d’instruments flexibles pour mettre en oeuvre la politique forestière ; cela est d’autant plus important que les perturbations résultant d’une combinaison de plusieurs facteurs tendent à se multiplier. 

La régénération des forêts, une nécessité 

Une forêt gérée durablement doit se régénérer afin de satisfaire aux exigences de la société à long terme (protection contre les dangers naturels, approvisionnement en bois pour des utilisations dans le secteur du bâtiment et de la production d’énergie, p. ex.). Or ce renouvellement régulier n’est possible que si les forestiers et les propriétaires de forêts permettent une régénération la plus naturelle possible de leurs forêts, les entretiennent et les éclaircissent périodiquement et utilisent le bois de manière durable, ce dans le respect des principes de gestion éprouvés définis aux échelles fédérale et cantonale.

Les résultats de l’IFN4 font état d’une nouvelle hausse de la part de forêts non gérées. Une telle évolution n’est pas souhaitable : pour que les forêts puissent continuer à fournir les prestations voulues par la société (approvisionnement en bois ou protection contre les dangers naturels), les autorités et tous les acteurs de l’économie forestière et de l’industrie du bois doivent travailler ensemble à la mise en oeuvre de la politique forestière.

Encadré : Inventaire forestier national (IFN)

L’état et l’évolution des forêts suisses sont recensés depuis 40 ans dans le cadre de l’Inventaire forestier national (IFN), un projet au long cours mené conjointement par l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) et l’Office fédéral de l’environnement. L’IFN fournit des résultats complets tous les neuf ans sur la base de relevés par échantillonnage. Reflétant l’écosystème forestier avec toutes ses fonctions et prestations, il permet d’identifier les problèmes de manière précoce et d’évaluer l’effet des mesures prises. L’IFN constitue donc une base importante pour les milieux scientifiques, les acteurs politiques et les autorités. Le WSL est responsable de la planification, du relevé des données, de l’analyse et de l’interprétation scientifique, alors que l’OFEV est chargé de l’interprétation sur le plan de la politique forestière. Le premier relevé a été réalisé dans les années 1980. Les rapports sur les résultats sont publiés tous les dix ans.

Le WSL et l’OFEV présentent ensemble les résultats de l’IFN et en proposent une interprétation. Dans ce contexte, l’accent est mis sur l’évaluation de l’état et du développement des forêts, et plus particulièrement sur leur capacité à fournir à long terme les prestations attendues par la société. En effet, seule une forêt diversifiée et gérée de manière durable est capable de remplir à long terme toutes les fonctions prévues dans la loi sur les forêts. Il s’agit notamment d’offrir une protection contre les dangers naturels, de garantir l’approvisionnement en bois, ressource respectueuse du climat, ainsi que d’offrir un habitat à de nombreux végétaux, animaux et autres organismes et des lieux de détente à la société.

Les résultats de l’IFN4 sont publiés sur Internet sous forme de tableaux et de cartes ainsi que sous forme de rapport assorti d’explications complètes. Le rapport sur l’IFN4 peut être obtenu gratuitement (facturation des frais d’envoi) auprès de la boutique en ligne du WSL : www.wsl.ch/eshop.

Les données de l’IFN4 peuvent être fournies, sur demande, aux milieux de la recherche et de la pratique à des fins d’évaluation. Le monitoring se poursuit : les relevés relatifs à l’IFN5 sont en cours depuis 2018.

Source: WSL

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