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Production animale

Alimentation par phases : aussi en bio ?

L’alimentation par phases permet de bien couvrir les besoins alimentaires des porcs et de réduire les excédents de nutriments. L’alimentation par phases a aussi un impact bénéfique sur la qualité des carcasses. Ce système représente un véritable défi dans les rations bio, les alternatives disponibles étant limitées.

En bio, pour couvrir correctement les besoins des animaux et assurer la qualité de la graisse, l’alimentation par phases est encore plus indispensable. 

En bio, pour couvrir correctement les besoins des animaux et assurer la qualité de la graisse, l’alimentation par phases est encore plus indispensable. 

(photo: UFA SA)

Publié le

Les besoins alimentaires des porcs d’engraissement évoluent avec l’âge. Pour alimenter les porcs conformément à leurs besoins et assurer leur bien-être, une alimentation par phases s’avère indispensable. En début de période d’engraissement, les besoins en protéine brute et en minéraux augmentent. En fin d’engraissement, en revanche, les dépôts de protéine diminuent alors que les dépôts de graisse augmentent. L’alimentation par phases répond mieux à ces spécificités qu’une alimentation à phase unique.

Achat de silos, une nécessité

Alimenter les porcs en deux, voire en trois phases implique d’acheter des silos supplémentaires (s’il n’y en a pas déjà suffisamment sur l’exploitation) et de modifier les installations d’alimentation. Idéalement, pendant la période d’engraissement, l’alimentation devrait être répartie en trois phases. D’un point de vue logistique et pratique (construction), cela s’avère parfois compliqué, assez difficilement praticable et plus onéreux. Les engraisseurs qui accordent beaucoup d’importance à la santé et aux performances animales ont tout intérêt à opter pour une alimentation répartie en deux phases, au minimum.

Avantages de l’alimentation par phases

  • L’alimentation par phases accroît l’efficacité des ressources et réduit les excédents de nutriments.
  • L’utilisation ciblée des aliments de pré-engraissement et de finition améliore la qualité de la viande.
  • Les autorités soutiennent et exigent une alimentation par phases.

Mettre à profit le potentiel génétique

La distribution d’un aliment unique sur toute la durée de l’engraissement ne permet pas de couvrir correctement les besoins des animaux tout au long de cette période. Une telle pratique risque de causer un sous-approvisionnement en protéine brute, en vitamines et en minéraux en début d’engraissement et un sur-approvisionnement en fin d’engraissement. Pour mettre à profit le potentiel de croissance des jeunes animaux, il est indiqué d’utiliser un aliment de pré-engraissement. Des matières premières de haute qualité et un rapport protéine brute / énergie plus élevé assurent un démarrage optimal. Cela permet aussi de mettre à profit le potentiel carné des porcelets d’engraissement.

Favoriser la qualité

Au cours de la phase de finition, la formation de dépôts de protéine a tendance à diminuer. Un surapprovisionnement en protéine brute au cours de cette phase surcharge donc inutilement le métabolisme et augmente l’élimination de résidus du métabolisme par les selles. Il s’ensuit un impact négatif sur l’environnement.

Dès la seconde moitié de la phase d’engraissement, il faudrait par conséquent opter pour un aliment à teneur réduite en protéine brute et en phosphore. Pour gérer au mieux la transition entre l’aliment de préengraissement et celui de finition, il est judicieux de mélanger ces deux aliments une fois que les gorets ont atteint 45 à 60 kg de poids vif. Grâce aux installations d’alimentation modernes dont les porcheries sont équipées, cela ne pose pas de problème. Distribuer un aliment de finition permet d’optimiser la part de viande maigre en fonction du potentiel génétique des porcs, tout en préservant les performances d’engraissement et d’abattage. La teneur plus élevée en énergie de l’aliment de finition améliore la qualité de la graisse.

Diminuer les déductions

Les acides aminés synthétiques n’étant pas autorisés dans l’engraissement porcin bio, l’approvisionnement en protéines doit être couvert à l’aide de sous-produits de la transformation de denrées alimentaires, comme le tourteau, qui viennent s’ajouter aux quantités de protéines limitées des pommes de terre et des légumineuses à graines. Ces produits contiennent des huiles résiduelles riches en acides aminés insaturés, ce qui peut se traduire au final par des carcasses présentant une qualité de graisse insuffisante et entraîner des déductions au niveau de l’indice d’iode ou de l’indice PUFA. La distribution d’un aliment composé spécifique pour chaque phase, en tenant compte du potentiel de développement carné en phase de pré-engraissement et de la formation de graisse en phase de finition, a un impact bénéfique sur la qualité de la graisse.

Programme d’efficacité des ressources et PA 22+

Depuis plusieurs années, la Confédération soutient financièrement les mesures adoptées en vue d’une utilisation durable des ressources naturelles. Des contributions pour une alimentation par phases et appauvrie en matière azotée ont été introduites en 2018. Ces contributions sont également versées aux exploitations bio, pour autant qu’elles ne dépassent pas une teneur moyenne en protéine brute de 12,8 g PB par MJ EDP pour l’ensemble des porcs gardés sur l’exploitation. Ces contributions seront allouées jusqu’en 2021. Dans le cadre de PA 22+, les prescriptions évoquées plus haut seront intégrées d’office à Suisse-bilan. Il n’est pas exclu que cette valeur soit modifiée et que la pression exercée en faveur de l’alimentation par phases augmente encore davantage. 

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