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Production animale

Elevage en cages – mais plus pour longtemps

La protection animale est un sujet sensible qui préoccupe beaucoup les agriculteurs et les consommateurs. Les produits suisses sont soumis à des normes rigoureuses et des contrôles précis garantissent leur crédibilité. Mais qu’en est-il à l’étranger? L’Allemagne va-t-elle bientôt nous rattraper?

Dans l’UE, plus de la moitié des poules pondeuses sont détenues dans des cages aménagées. 

Dans l’UE, plus de la moitié des poules pondeuses sont détenues dans des cages aménagées. 

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Ancienne employée, Revue UFA

Protection des animaux: comparatif

Besoin de producteurs

EiCO achète 150 millions d'oeufs par an auprès de quelque 100 détenteurs de poules pondeuses conventionnelles et bio, et ce dans toute la Suisse. Les oeufs sont analysés et emballés pour la consommation sur les deux site de Berne et Märstetten. Les oeufs crus emballés prêts à la vente sont vendus dans le commerce de détail. EiCO transforme une grande partie des oeufs qu'elle achète en oeufs de pique-nique, dans son propre atelier de teinture. Les oeufs sont de plus en plus appréciés en tant que fournisseurs de vitamines A, B, D et E ainsi que de protéines de haute valeur. L'augmentation de la population en Suisse a également un impact positif sur la demande. Cette évolution favorable du marché permet à EiCO d'ouvrir ses portes à de nouveaux détenteurs de poules pondeuses.

Les personnes intéressées peuvent atteindre EiCO au  058 433 88 00 ou sous eico@eico.ch

Les normes suisses en matière de protection animale sont parmi les plus rigoureuses au monde. Bien conscients de cette réalité, les consommateurs suisses sont disposés à payer des prix plus élevés pour cette plus-value des produits suisses d’origine animale. Entretemps, les organisations étrangères de protection des animaux s’efforcent avec le législateur et les producteurs de renforcer les standards de bien-être des animaux: l’avance de la Suisse dans ce domaine se réduit. C’est pourquoi la Revue UFA compare dans une série de six rapports les normes suisses de protection animale à celles appliquées en Allemagne et dans l’UE, mais aussi en dehors de l’espace européen. Ce premier article de la série examine de près la détention des poules pondeuses en la comparant avec les normes allemandes et de l’UE.

En 2016, la consommation d’œufs par habitant était de 176 unités, 60% étant de provenance suisse, les 40% restant étant importés de l’étranger (en majeure partie de l’UE). Or, comment sont détenues les poules pondeuses à l’étranger? La protection animale est-elle comparable à celle de la Suisse?

Différentes formes de détention

En Suisse, la détention de poules pondeuses en batterie est interdite depuis plus de 25 ans déjà. L’UE n’a suivi qu’en 2012 en interdisant totalement les cages non aménagées (conventionnelles) dans le secteur de la production d’œufs. Toutefois, les cages dites «aménagées» continuent à être autorisées dans l’UE. Elles offrent plus de place que la détention en batterie. En Suisse, cette forme de détention est contraire à la protection animale et donc interdite. En Allemagne, environ 8% des poules pondeuses sont encore détenues dans ce genre de structure. Dans l’UE, elles sont plus de 56%, et la tendance est légèrement à la hausse. En Espagne, au Portugal et en Pologne, ce sont même 90% des poules qui sont détenues en cages aménagées. En avril 2016, l’Allemagne a décidé qu’à partir de 2025 ce type de détention sera interdit. Une telle interdiction n’est pas prévue dans les directives européennes. Le tableau montre les différences de détention entre la Suisse, l’Allemagne et l’UE. Parfois, les exigences minimales ne sont pas si différentes, notamment en comparaison à la réglementation allemande sur la détention animale. A noter qu’en Suisse, plus de 90% des poules pondeuses sont détenues en systèmes SST, qui permettent aux poules d’accéder quotidiennement à un espace extérieur supplémentaire. En Allemagne, il existe parfois des zones couvertes (jardins d’hiver). Cette surface n’est toutefois pas considérée comme un espace supplémentaire pour les poules, mais est comptée comme une surface utile. De plus, il n’est pas obligatoire que l’espace doté de litière soit constamment accessible aux poules (au minimum pendant les deux tiers de la période de lumière).

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En Suisse, plus de la moitié des poules pondeuses ont accès à un libre-parcours. 

La situation est analogue dans la détention en plein air. En Suisse, 75% des poules pondeuses peuvent bénéficier d’un parcours herbeux (éthoprogramme SRPA); en Allemagne elles sont 18% et dans l’UE le pourcentage tombe à 13,6% (en recul en 2015).

Réflexion concernant les dispositions légales

La loi n’a de valeur que si elle est appliquée et son application contrôlée La législation de l’UE dispose que les animaux ne doivent subir ni douleur, ni souffrance, ni dommage inutiles. Des prescriptions détaillées n’existent que pour les veaux, les porcs, les poulets d’engraissement et les poules pondeuses. Toutes les autres catégories animales ne sont pas prises en compte.

La Protection Suisse des Animaux (PSA) a déclaré dans son rapport «Libre-échange et protection des animaux – une comparaison Suisse-UE»: «Les directives légales et de droit privé en matière de protection des animaux ne sont bonnes que si elles sont mises en pratique par les agriculteurs et contrôlées.» C’est là le plus grand défi pour la législation de l’UE, étant donné que chaque Etat est seul compétent en matière de contrôle de l’exécution.

Et en Suisse? En Suisse, les exploitations PER sont contrôlées au moins tous les trois ans, les exploitations IP-Suisse et biologiques tous les ans. Les mesures de protection des animaux sont aussi contrôlées et en cas de contestation, les paiements directs peuvent être réduits. Selon les cantons, les exploitations SST et SRPA sont contrôlées au hasard sans préavis.

Traçabilité

Les œufs produits dans l’UE doivent être marqués du code indiquant le type de détention (0 = production écologique, 1 = élevage en plein air, 2 = élevage au sol, 3 = élevage en cages), du pays de provenance et du numéro d’exploitation. En Suisse, les œufs indigènes doivent porter le sigle CH. Il n’est pas légalement obligatoire d’indiquer la forme de détention ni le numéro d’exploitation, mais ceux-ci sont exigés systématiquement pas les détaillants. Le marquage est le même que celui de l’UE. Les œufs suisses vendus directement du producteur au consommateur n’ont pas besoin d’être marqués.

Plus de 100 000 poules pondeuses Il existe de grandes différences en matière d’effectifs. En Allemagne, 37% des poules pondeuses sont détenues dans des exploitations dont les effectifs dépassent les 100 000 individus. Ce sont souvent des exploitations dépourvues de terres et les excréments produits sont distribués dans le pays et à l’étranger. En Suisse, de tels effectifs sont interdits. La limite est fixée à un maximum de 18 000 poules pondeuses par site.

Epointage ou écourtage?

Chez les poules pondeuses, le cannibalisme peut faire des ravages. C’est pourquoi, dans le monde entier, le bec des poules pondeuses est rac-

courci – et dans l’UE également. En Suisse, cette opération est interdite. Seul l’épointage du bec est autorisé. Il consiste à enlever le petit crochet situé à l’extrémité pointue de la partie supérieure du bec. Le bec en luimême n’est pas raccourci et la fermeture complète du bec est préservée. Depuis le début de 2017, les grands distributeurs d’œufs en Suisse ont renoncé volontairement à cette opération, de sorte que seule une toute petite partie des poules subit l’épointage. D’autres types d’opération, comme la pose de lunettes, l’ablation des crêtes, l’éjointage ainsi que le gavage ou le plumage à vif des volailles sont interdits en Suisse. La réglementation de l’UE sur la protection animale ne contient aucun détail sur ces opérations. La majeure partie des œufs de consommation importés est produite selon le guide du KAT (association allemande pour les formes de détention alternatives contrôlées). Du point de vue des exigences, celui-ci est proche de l’ordonnance allemande sur les animaux de rente. L’importation d’œufs de poules pondeuses au bec écourté est interdite.

Une longueur d’avance

Actuellement, la Suisse a une bonne longueur d’avance sur l’Union européenne en matière de protection des poules pondeuses, mais dans ce domaine, l’Allemagne progresse rapidement. Grâce à l’initiative Bien-être animal, les exploitations produisant des œufs selon ces directives se rapprochent beaucoup des normes suisses (occupation, place disponible, sortie). Ce label ne prend pas (encore) les poules pondeuses en compte. 

AuteureFrei Sandra, Revue UFA, 3360 Herzogenbuchsee

Les normes suisses en matière de protection des animaux sont comparées à celles de l’Allemagne et de l’UE dans une série de six rapports. Poules pondeuses, poulets de chair, production de viande de veau et de bœuf, détention du bétail laitier, élevage et engraissement de porcs seront passés en revue.

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