Présentes dans le monde entier, les salmonelles sont des bactéries ubiquitaires : elles se retrouvent dans l’environnement (dans le sol et les eaux) ainsi que chez toutes sortes d’animaux (y c. chez l’être humain). Se distinguant par leur remarquable capacité de survie dans la nature, ces bactéries résistent même à des températures extrêmes comme le gel, n’étant éliminées qu’à haute température. Les salmonelles peuvent également être détruites durablement par l’action des rayons UV ainsi que de certains désinfectants ou acides.
Un agent pathogène à la classification compliquée
Bactéries en forme de bâtonnets, les salmonelles se divisent en deux espèces principales : Salmonella entericaet Salmonella bongori. La première comprend six sous-espèces, dont la plus fréquente, Salmonella enterica subsp. enterica, possède plus de 1500 sérotypes. Ceux-ci se distinguent par leur structure de surface et leur potentiel pathogène.
L’épizootie dans le poulailler
Chez les volailles, les sérotypes Enteritidiset Typhimuriumsont les principaux responsables de la salmonellose, une épizootie classée « à combattre ». En raison de leur caractère zoonotique, ces germes peuvent être transmis à l’être humain par le biais de la consommation d’œufs ou de viande de volaille contaminés. Chez la poule, l’infection passe généralement inaperçue, bien qu’elle puisse péjorer la performance de ponte. Les poussins, en revanche, présentent parfois de l’apathie, une perte d’appétit et une diarrhée aqueuse. Par ailleurs, une infection transmise par les œufs à couver peut réduire les taux d’éclosion.
Les vecteurs par lesquels les salmonelles pénètrent dans une exploitation incluent les rongeurs (en particulier les souris) ainsi que l’eau, les aliments et les animaux nouvellement intégrés au troupeau. L’application stricte de règles d’hygiène et de biosécurité est donc indispensable pour éviter toute contamination par ces bactéries.
Conduite en cas de suspicion de contamination ou d’épizootie avérée
La surveillance des cheptels avicoles suisses repose sur des directives techniques précises réglementant le contrôle des salmonelles chez les volailles.
Si des échantillons environnementaux (échantillon de matières fécales composite, pédisacs, poussière, etc.) ou des prélèvements sanguins sont positifs aux salmonelles, une identification précise du sérotype doit être effectuée. Seule la présence de Salmonella enteritidisou de Salmonella typhimuriumentraîne une déclaration de suspicion : la détection d’un autre sérotype n’a pas de conséquence dans l’exploitation de poules pondeuses.
En cas de suspicion avérée, le service vétérinaire cantonal ordonne des tests complémentaires sur 20 animaux du troupeau. Si ces analyses confirment la présence de Salmonella enteritidisou de Salmonella typhimurium, l’épizootie est confirmée et le troupeau doit être abattu.
En cas de salmonelles, garder son calme
Depuis le lancement de la lutte contre les salmonelles en Suisse, les cas d’épizootie ont nettement reculé, sachant que le nombre de cas de suspicions est souvent supérieur au nombre de cas confirmés et que les sérotypes identifiés ne sont pas toujours Enteritidisou Typhimurium. Dans certains cas, les suspicions de contamination ne se confirment tout simplement pas. Un résultat positif aux salmonelles est certes préoccupant, mais le scénario le plus redouté – l’abattage de l’ensemble du troupeau – ne se produit que si une épizootie est avérée.