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Production végétale

Prix des céréales et des oléagineux sous pression

Les prix à la production pour les céréales et les oléagineux sont sous pression. Les consommateurs·trices finaux souhaitent que les prix baissent dans le commerce de détail. Mais cette pression agit de manière antagoniste sur les prix à la production, en accentuant les discussions en la matière. De plus, l’évolution de ceux-ci sur le marché international des matières premières ne favorise pas les revenus de la commer cialisation des produits issus de la récolte indigène 2023.

En 2023, la récolte de blé panifiable a présenté la contamination en déoxynivalénol la plus faible depuis l’introduction de la surveillance en 2007.

En 2023, la récolte de blé panifiable a présenté la contamination en déoxynivalénol la plus faible depuis l’introduction de la surveillance en 2007.

(Dr. Katharina Kempf)

Publié le

Actualisé le

Responsable Commerce Produits alimentaires de base, fenaco GOF

Responsable du Secteur Denrées alimentaires Suisse, fenaco GOF

En bref

  • L’approvisionnement du pays en céréales panifiables est couvert jusqu’à la récolte 2024. 
  • Les mesures de la FSPC assurent l’équilibre entre l’offre et la demande en céréales panifiables d’IP-Suisse et de Suisse Garantie. 
  • Pour le tournesol et le soja, les quantités attribuées ont été atteintes ; s’agissant du colza, la surface de culture ne couvre pas les besoins.

Une météo changeante a marqué la récolte 2023 : si celle-ci a eu lieu essentiellement par un temps chaud et sec, une période humide et froide fin juillet-début août a retardé la fin de la récolte. La qualité et la quantité des céréales panifiables récoltées sont, dans l’ensemble, légèrement inférieures au niveau de l’année précédente. Cette baisse concerne autant les rendements, les poids hl, les temps de chute selon les régions, que les teneurs en protéines, qui se situent bien en-dessous des attentes des entreprises de meunerie. Les valeurs ont diminué de plus d’un point de pourcentage par rapport à l’année précédente, ne parvenant pas à renouer avec la moyenne des récoltes 2016 - 2022. En revanche, la faible teneur en mycotoxines tout au long de la récolte 2023 est très satisfaisante.

La récolte suisse totale de céréales panifiables s’élève à 383 000 t, soit 50 000 t à 55 000 t de moins que pour les années 2018 - 2020 (Swiss granum). Le bilan des volumes indique que la demande sera tout juste couverte jusqu’à la récolte 2024, malgré des quantités récoltées plus faibles par rapport à l’année précédente.

Indépendamment de l’approvisionnement du pays, qui est globalement suffisant, il y a eu un déséquilibre entre l’offre et la demande en céréales panifiables d’IP-Suisse et de Suisse Garantie. La Fédération suisse des producteurs de céréales (FSPC) a ainsi lancé des mesures pour équilibrer l’offre, qui sont financées par son fonds d’allègement de marché. Profitant à l’ensemble de la chaîne de valeur, ces mesures favorisent un bilan des quantités indigènes équilibré et axé sur les ventes, aussi bien pour les formes de production que pour les classes de blé panifiable.

La qualité de la récolte de céréales panifiables est dans l’ensemble légèrement inférieure à celle de l’année précédente.

Des enjeux tant locaux que mondiaux

Au niveau international, les conflits géopolitiques marquent encore l’actualité, influençant les prix sur les marchés des matières premières. Si ces derniers ont atteint des pics historiques en 2021 et 2022, ils ont connu une détente de plus en plus marquée, en réaction à la très bonne situation que connaît l’approvisionnement mondial. Actuellement, ils se situent au même niveau que ceux de la période précédant la pandémie, voire en dessous de ceux-ci. Cette évolution se reflète dans la hausse des prélèvements douaniers applicables aux céréales fourragères et panifiables. Depuis juillet 2023, le montant maximal pour les céréales panifiables est de 23 fr./100 kg (cf. graphique). Au vu de la situation actuelle du marché, cette charge maximale ne parvient pas à compenser la baisse des prix mondiaux, ce qui renforce la pression sur les prix des céréales panifiables dans le marché indigène et complique leur commercialisation.

La pression sur les moulins du pays n’a pas diminué et ne diminuera pas au cours de la campagne actuelle. Divers facteurs économiques et politiques ont modifié durablement le marché de la vente des farines en Suisse et placent les entreprises de transformation face à des difficultés de taille.

Un bilan mitigé pour le colza

Les prix finaux des oléagineux de la récolte 2023 vont renouer avec ceux des récoltes 2018 - 2020, voire seront en légère hausse. Les années 2021 et 2022, marquées par des crises, ne peuvent pas être prises comme références, car les effets liés à la pandémie de Covid-19 et, l’année suivante, à la guerre en Ukraine, avaient fait grimper les prix internationaux des huiles brutes et de ce fait, les prix indigènes des graines oléagineuses.

Pour le colza, la récolte indigène s’élève à 81 600 t, donc 10 000 t de moins qu’en 2022 ; avec un volume sous contrat de 106 000 t, la culture ne peut pas couvrir la demande durant cette campagne. Pour le tournesol, les attributions de la FSPC ont permis d’atteindre le volume sous contrat de 20 000 t pour la récolte 2023 ; les quantités récoltées publiées par Swiss granum atteignent environ 16 300 t (13 000 t en 2022), donnant un signal très positif. Pour le soja, la récolte des fèves a aussi pu être augmentée à 4400 t (3900 t en 2022). Le potentiel de production et la demande pour tous les oléagineux suisses restent élevés.

La pression sur les prix des tourteaux de colza (de pression / d’extraction) est considérable durant la campagne 2023 - 2024 et la baisse des prix mondiaux aggrave la situation actuelle. Sur l’ensemble de la campagne, ces résultats se traduisent par des recettes moyennes tirées de la vente des tourteaux de colza et de tournesol : les prix finaux des oléagineux ont été péjorés par rapport aux années 2021 et 2022 et sont inchangés par rapport aux années 2018 - 2020.

Recul des céréales fourragères

La baisse ces dernières années des surfaces pour la production de céréales fourragères se manifeste aussi dans les faibles quantités récoltées. L’ensemble de la production de céréales fourragères pour la récolte 2023 est d’environ 385 000 t (selon Swiss granum), ce qui correspond à une baisse d’environ 6 % par rapport à la récolte 2022.

Cette année encore, les prix finaux payés dans le cadre du système MAXI refléteront la problématique liée à la commercialisation de céréales fourragères au vu du niveau d’approvisionnement indigène élevé, à l’instar de l’orge et du triticale : d’une part, les frais sont plus élevés en raison de la période de stockage plus longue, ce qui n’est pas pris en compte par le prix-seuil de base ; d’autre part, considérant le niveau complet d’auto-approvisionnement, la production indigène doit être commercialisée même pendant des périodes avec un niveau de prix plus bas. Pour le maïs grain, le prixseuil, peu élevé par rapport au prix indicatif, se reflète dans le prix effectif.

Vous trouverez tous les détails du système MAXI de fenaco GOF sur le site Web de la Revue UFA à partir du mardi 9 avril 2024 dès midi.

Maxi Event 2024

Lors de la séance d’information du 9 avril 2024 à Soleure, fenaco GOF informé les centres collecteurs MAXI de la commercialisation de la campagne qui touche à sa fin ainsi que des futurs changements et défis à relever. Cliquez ici pour voir les prix finaux. Rendez-vous en ligne à partir du 12 avril pour en savoir plus sur cette rencontre de la branche céréalière. 

Autres auteurs ayant contribué à l’article

Basil Rüttimann, Chef du secteur Aliments fourragers, fenaco GOF

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