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Contrôler c’est bien, innover c’est mieux

Digiflux vise à montrer les progrès de l’agriculture suisse en matière de durabilité et d’instaurer ainsi la confiance au sein de la population. fenaco, qui y voit certains points faibles, s’investit pour que sa mise en œuvre soit viable dans la pratique. Elle plaide notamment pour plus d’ouverture à l’innovation et moins de microgestion.

« La charge administrative doit rester gérable pour les exploitations agricoles » : Heinz Mollet, chef de la Division Agro chez fenaco.&#...

« La charge administrative doit rester gérable pour les exploitations agricoles » : Heinz Mollet, chef de la Division Agro chez fenaco. 

Publié le

Cheffe Communication d’entreprise fenaco

La Suisse entend réduire les risques liés à l’utilisation de produits phytosanitaires (PPh) de 50 % d’ici à 2027 (par rapport à la moyenne des années 2012 à 2015). Par ailleurs, d’ici 2030, les pertes d’éléments fertilisants devraient reculer de 15 % pour l’azote et de 20 % pour le phosphore (par rapport à la moyenne des années 2014 à 2016). Tels sont les objectifs ambitieux fixés suite à l’initiative parlementaire 19.475, adoptée en 2021 par le Conseil national et le Conseil des Etats.

Coup d’envoi en 2025 déjà

Développée par l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG), la plateforme numérique Digiflux vise à mesurer les trajectoires de réduction concernées et à documenter les progrès réalisés. Dans ce contexte, à partir du 1 er janvier 2025, les commerçants devront enregistrer sur Digiflux les livraisons de produits phytosanitaires aux utilisateurs·trices professionnels (p. ex. exploitations agricoles, entreprises horticoles ou forestières et gestionnaires d’espaces verts). Dès le 1 er janvier 2026, cette obligation d’informer s’appliquera aussi aux éléments fertilisants et les aliments concentrés. En outre, à partir de cette date, il faudra déclarer l’utilisation de produits phytosanitaires.

Charge administrative élevée

L’OFAG promet que Digiflux va simplifier les tâches administratives. Or, en l’état actuel des choses, cette promesse n’est pas honorée. En effet, si la plateforme dispose d’interfaces qui permettent de connecter les programmes de l’exploitation à ceux des cantons (réduisant la quantité de saisies à double), elle implique dans le même temps de saisir un volume important de données et présuppose un niveau de précision qui n’existe pas sur le terrain en agriculture. Car des écarts sont régulièrement constatés lors de l’épandage d’intrants et Digiflux n’est pas en mesure de tenir compte de cet état de fait. Cette difficulté concerne en particulier les applications dans les cultures maraîchères ou effectuées par des entreprises de travaux agricoles, qui sont des cas plus complexes.

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A partir du 1 er janvier 2025, les livraisons de produits phytosanitaires devront être enregistrées sur Digiflux. 

S’il faut collecter des données, autant le faire avec une plus-value

A ce sujet, Heinz Mollet, chef de la Division Agro de fenaco société coopérative, précise : « fenaco soutient les efforts visant à rendre l’agriculture suisse plus durable et les progrès mesurables. Cependant, on peut s’interroger sur la voie choisie actuellement par l’OFAG. Pour cette raison, nous nous engageons auprès de l’office à trouver une solution viable dans la pratique. La charge administrative doit rester gérable tant pour les exploitations agricoles, que pour les commerces. » En outre, fenaco soutient, avec d’autres partenaires de la branche, le projet d’interface entre Digiflux et la plateforme d’agriculture intelligente barto. Et de conclure : « S’il faut que les agricultrices et les agriculteurs saisissent des données, autant qu’ils le fassent avec une plus-value à la clé, c’est-à-dire en étant en mesure de les analyser eux-mêmes et de formuler les constats qui s’imposent pour leur exploitation. »

« Nous avons besoin d’ouverture par rapport aux nouvelles solutions et non de plus de contrôles. »

Heinz Mollet, chef de la Division Agro

Plus ouverts aux innovations

La Suisse dispose d’agriculteurs·trices parfaitement formés ainsi que d’instituts de recherche de premier ordre. « Nous apportons tout ce qu’il faut pour jouer un rôle de pionnier au niveau international en vue d’assurer une agriculture à la fois durable et productive », souligne Heinz Mollet, qui précise encore : « Mais pour cela, nous avons surtout besoin d’ouverture par rapport aux nouvelles solutions et aux avancées technologiques, et non d’encore plus de contrôles et de microgestion. » Dans cette optique, il est urgent de réformer la procédure d’homologation des produits phytosanitaires ; il faut également veiller à mettre rapidement sur le marché les produits ou méthodes dont la faible nocivité est avérée. De même, il convient de mener un débat sur le potentiel des nouvelles méthodes de sélection (CRISPR / Cas) en faisant montre d’ouverture par rapport aux résultats. Par ailleurs, les normes sur les engrais dépassées doivent être renouvelées et adaptées à la génétique de la sélection végétale moderne. Enfin, il s’agit de supprimer les obstacles administratifs aux nouvelles technologies comme les véhicules autonomes dans les champs. Heinz Mollet conclut : « Réaliser de grands progrès dans ces domaines est la seule manière de rendre l’agriculture plus durable tout en atteignant un taux d’auto-approvisionnement d’environ 50 %. » 

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