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Production animale

Caillebotis intégraux: c’est fini

En Suisse, dans l’engraissement porcin, les caillebotis intégraux appartiendront bientôt au passé. Actuellement, près de deux tiers des porcs à l’engrais élevés en Suisse disposent d’une aire de repos en dur et recouverte de litière. En Allemagne, les caillebotis intégraux sont de loin la solution la plus répandue.

Plus de 60 % des porcs à l’engrais suisses ont accès à une aire extérieure.

Plus de 60 % des porcs à l’engrais suisses ont accès à une aire extérieure.

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ehemalige Redaktorin UFA-Revue

Porcs à l’engrais

La nouvelle ordonnance sur la protection des animaux est entrée en vigueur en 2008. Elle stipule notamment que les caillebotis intégraux doivent être proscrits en Suisse dans la production porcine. Les porcs d’engraissement disposent par ailleurs de davantage de place. Après une phase de transition qui a duré près de dix ans, les caillebotis intégraux appartiennent désormais définitivement au passé, depuis le 1er septembre 2018. En production porcine conventionnelle, les surfaces partiellement recouvertes de caillebotis et équipées d’une aire de repos sont devenues la norme. Désormais, en Suisse, tous les porcs disposent de possibilités d’occupation suffisantes sous forme de paille, de fourrages grossiers ou de matériaux similaires.

Labels : forte part de marché

En Suisse, l’élevage labellisé est largement répandu. Plus de 60 % des porcs à l’engrais sont en effet détenus selon les normes SST et SRPA. Dans les porcheries SST, l’aire de repos est recouverte de paille longue ou de roseau de Chine. Dans les porcheries SRPA, les porcs d’engraissement bénéficient d’un accès quotidien à une aire extérieure.

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Les caillebotis intégraux prédominent en Allemagne.

Allemagne: caillebotis dominent

En 2010, en Allemagne, plus de 70 % des porcs étaient élevés sur caillebotis intégraux. La proportion de porcs détenus sur des sols partiellement perforés s’élevait à 20 % alors que 5 % bénéficiaient d’une aire de repos recouverte de litière. En Allemagne, les porcs doivent également disposer de possibilités d’occupation. Les producteurs porcins allemands ne sont par contre pas obligés d’utiliser du matériel organique à cet effet.

Détention porcine aux Etats-Unis

D’après les estimations du bureau national des statistiques agricoles, quelque 71 millions de porcs étaient détenus aux Etats-Unis en mars 2017. Les dispositions légales en matière de protection des animaux varient d’un Etat à l’autre. L’Animal Welfare Act est la seule loi fédérale qui définit les normes minimales de protection des animaux pour l’ensemble du pays. Mais elle est axée sur la manière de traiter humainement les animaux et non sur les normes de détention.

L’association nationale des producteurs de porcs (NPPC) a lancé une initiative dans le secteur de la viande porcine, baptisée We Care. Cette campagne veut promouvoir une production de viande de porc responsable et améliorer les soins prodigués aux animaux, leur traitement et leur transport.

Celui ou celle qui recherche des dispositions strictes sur la détention des porcs aux Etats-Unis sera déçu(e). On y trouve certes des recommandations sur les divers systèmes de détention, les surfaces par truie ou par porcelet, etc. Mais elles sont souvent émises par des entreprises qui vendent de la génétique porcine ou des systèmes d’alimentation. C’est finalement le consommateur qui décide comment les porcs sont détenus aux Etats-Unis. Ainsi, de grands groupes alimentaires comme McDonalds ou Subway, pour ne citer qu’eux, exigent que la garde des truies mères en box individuels soit interdite. Les abattoirs sont donc contraints de ne traiter que des porcs de boucherie provenant d’exploitations pratiquant la détention en groupe. Le producteur de porcs a le choix : soit il modifie son système de détention, soit il vend ses animaux à un autre abattoir pour un prix infé-rieur. 

Melanie Reinmann

Effectifs moyens en hausse

Les bouleversements structurels permanents entraînent une augmentation continue des effectifs porcins par exploitation, tant en Suisse qu’à l’étranger. Actuellement, dans notre pays, l’effectif moyen s’élève à plus de 200 porcs d’engraissement par exploitation. L’ordonnance sur les effectifs maximaux empêche les engraisseurs porcins de détenir plus de 1500 porcs par exploitation. A l’étranger, il n’y a pas de limite. C’est la raison pour laquelle les effectifs y sont supérieurs: en 2016, en Allemagne, l’effectif moyen s’élevait à 574 porcs à l’engrais par exploitation. Près de 38 % des engraisseurs porcins allemands détiennent plus de 1000 porcs à l’engrais. Ces exploitations produisent 70 % de la viande de porc consommée en Allemagne.

Importations de gorets

En Allemagne, le degré d’auto-approvisionnement s’élevait à environ 121 % (en 2016). Avec quelque 59 millions de porcs abattus, l’Allemagne est le second producteur de viande de porc en Europe, après l’Espagne. Chez notre voisin du nord, le nombre de truies recule toutefois depuis plusieurs années. Les changements qui sont intervenus au niveau de la loi sur la protection des animaux et qui sont encore prévus à l’avenir ont contribué à cette baisse. Selon le périodique spécialisé SUS, ces changements rendent la production indigène moins compétitive que la concurrence étrangère, ce qui a incité de nombreux éleveurs de truies à cesser leur activité. Pour remplir leurs porcheries, les producteurs allemands doivent donc importer des porcelets: en 2016, dans les porcheries allemandes, près d’un porcelet sur cinq était d’origine danoise ou hollandaise.

En Suisse, le niveau d’auto-approvisionnement s’élève à plus de 96 % et les importations à environ 4 %. Les importations proviennent d’Allemagne, à raison de plus de 50 %, et de France (10 %).

Perspectives

Avec l’interdiction des caillebotis intégraux, la Suisse distance encore davantage ses concurrents étrangers et renforce encore ses standards élevés en matière de protection des animaux. En Allemagne, l’initiative en faveur du bien-être animal se rapproche des prescriptions suisses en la matière. Cette initiative prévoit d’octroyer plus de place aux animaux, de mettre à leur disposition du matériel d’occupation organique ainsi qu’une aire extérieure et des boxes subdivisés en plusieurs zones, pour ne citer que quelques mesures.

En Allemagne, il existe aussi certains programmes spécifiques telle la « Prime pour queue en tire-bouchon ». Dans le cadre de ce programme, les engraisseurs bénéficient d’un montant de 16.50 euros par porc s’ils achètent des gorets dont les queues sont intactes/non coupées et si plus de 70 % des porcs qu’ils livrent à l’abattoir disposent encore d’une queue intacte. En 2016, 100 exploitations se sont inscrites pour participer à ce programme. En 2017, 150 exploitations sont venues s’y ajouter. A l’avenir, les éleveurs de truies sont également censés pouvoir bénéficier de ce programme. Force est donc de constater que les éleveurs de truies allemands ne s’endorment pas sur leurs lauriers. En Suisse, il a par contre toujours été interdit de couper les queues. 

Pas de transports routiers à travers la Suisse

Plus de neuf millions de porcelets danois et hollandais sont transportés en Allemagne pour y être engraissés. Selon le lieu de destination finale en Allemagne, ces transports peuvent durer assez longtemps. En principe, dans l’UE, les transports animaux ne doivent pas durer plus de huit heures. Lorsque les véhicules de transport satisfont à certains critères, le temps de transport peut être prolongé:  • Porcs: 24h, l’approvisionnement en eau doit être assuré  • Veaux (non sevrés): 9h puis 1 h de pause (buvée), plus à nouveau 9h  • Bovins: 14h, puis 1h de pause, puis 14h supplémentaires  • Volaille: 12h sans apport de nourriture, pas de limite en cas d’apport de nourriture

Après ces durées de transport maximales, il convient de respecter une pause de 24 heures pendant laquelle les animaux sont déchargés, alimentés et abreuvés. Concernant la volaille, il n’existe pas de règle de cet ordre.

En Suisse, la durée de trajet maximale d’un transport animal s’élève à six heures. La durée de transport ne doit pas excéder huit heures, arrêt inclus (par exemple pour des chargements intermédiaires supplémentaires).

Concernant le transit par la Suisse de transports internationaux de bovins, moutons, chèvres, chevaux de boucherie et volaille destinée à l’abattage, seuls les transports ferroviaires et aériens sont autorisés.

Comparaison dimensions pour porcs à l’engrais

Auteure   Sandra Frei, Revue UFA, 3360 Herzogenbuchsee

Sources: ordonnance suisse sur la protection des animaux, manuel de contrôle Protection des animaux pour les porcs (Suisse), ordonnance sur les paiements directs (Suisse), fiche sur la détention animal en Allemagne: porcs à l’engrais, ordonnance allemande sur la protection des animaux, directives sur les exigences minimales pour la protection des porcs (UE)

Dans le cadre d’une série de six articles, les standards suisses de protection des animaux sont comparés aux standards allemands et européens. A cette occasion, les atouts de la détention animale en Suisse sont expliqués. Les catégories animales poules pondeuses, engraissement de poulet, production de viande de veau et de bœuf, production laitière ainsi que l’élevage porcin et l’engraissement porcin font l’objet de ces comparaisons.

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