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Production animale

Des coûts qui en valent la peine

La rentabilité de la production laitière passe, entre autre, par une performance par jour de vie élevée. Outre un mode d’élevage intensif et un âge précoce au premier vêlage, la phase de tarissement et la phase de transition ont un impact déterminant sur la production de vie. La gestion du troupeau et l’alimentation jouent un rôle crucial.

Une ingestion élevée de matière sèche pendant la phase de tarissement est la meilleure prévention contre la cétose.

Une ingestion élevée de matière sèche pendant la phase de tarissement est la meilleure prévention contre la cétose.

(Photo : Hansueli Rüegsegger)

Publié le

Responsable du marketing & membre de la direction, UFA SA

On sait que c’est au cours des premiers jours et des premières semaines après la mise bas que la plupart des problèmes surviennent. Ces problèmes peuvent toutefois être réduits massivement en optant pour un affouragement conforme aux besoins et une préparation ciblée des animaux. Ces mesures doiven être mises en œuvre dès le début du tarissement.

Bilan énergétique

Juste avant la mise bas et au cours des premières semaines de la lactation, les vaches présentent un bilan énergétique négatif. Cela est dû à des raisons physiologiques et ne pose en principe pas problème. Au cours des 100 premiers jours de la lactation, une vache en bonne santé peut produire près de 25 % de l’énergie dont elle a besoin pour sa production laitière en puisant dans ses réserves corporelles.
Les vaches très performantes sont capables de métaboliser jusqu’à 2 kg de graisse corporelle par jour. Durant cette période, le BCS (body condition scoring)ne doit pas diminuer de plus d’une unité (p. ex. de 3,5 à 2,5 ou 10 mm d’épaisseur de graisse corporelle).

Idéalement, les vaches taries devraient bénéficier d’une ration distincte.

Dès que la dégradation de graisse corporelle est supérieure à une unité, des produits issus du processus de dégradation se forment et s’accumulent dans le métabolisme. Il s’ensuit une cétose subclinique non visible mais qui risque pourtant d’engendrer des dégâts au foie.

En présence d’une dégradation de graisse corporelle très élevée, d’une alimentation erronée ou d’un stress oxydatif additionnel, la cétose subclinique prend une forme clinique. Outre la cétose et les coûts qui en résultent, il s’ensuit souvent des problèmes consécutifs.

Manger, manger, manger

Une ingestion de matière sèche (MS) élevée pendant la phase de tarissement est l’un des meilleurs moyens de prévenir une cétose. L’absorption quotidienne de MS devrait s’élever à au moins 12, voire 13 à 14 kg. Plusieurs essais montrent que l’ingestion de fourrage par les vaches taries a un impact déterminant sur les quantités de fourrage ingérées et les problèmes métaboliques au cours des premières semaines de lactation.
Plus la consommation est élevée avant la mise bas, plus la régénération est rapide et plus l’ingestion de fourrage est importante également. Pour y parvenir, les vaches taries doivent bénéficier d’un affouragement ad libitum de qualité irréprochable. Il faut impérativement éviter que les vaches taries soient trop grasses. Pendant la phase de tarissement, on évitera de corriger la note corporelle vers le bas. Lors de cette phase, les vaches dont l’état corporel est inférieur à la norme devraient par contre prendre quelques kilos.
Chez les vaches en bonne santé et alimentées de manière optimale, la consommation de MS diminue aussi dix jours environ avant le vêlage et atteint son niveau le plus bas le jour de la mise bas. Si la lactation démarre correctement, la consommation augmente à nouveau relativement rapidement et atteint un pic maximal entre 60 et 100 jours après la mise bas. En règle générale, la production laitière augmente plus rapidement que l’ingestion de MS, ce qui signifie que la vache doit mobiliser de la graisse corporelle. Plus la ration est optimale et ciblée, moins l’ingestion de MS diminue avant le vêlage et plus elle augmente rapidement en début de lactation.

Approvisionnement conforme

Recommandations pour la phase de tarissement

• Etablir un plan d’affouragement pour les vaches taries

• Un approvisionnement conforme aux besoins permet de réduire les problèmes métaboliques pendant la phase de démarrage

• Maximiser la consommation de fourrage, objectif > 12 kg de MS

• Le bêta-carotène est bénéfique pour la vache et pour son veau

En termes de besoins alimentaires, la phase de tarissement est divisée en deux phases. Au cours de la première phase, on vise des teneurs de 5,2 MJ NEL et de 120 g MA. Il est important de savoir que le foin séché au sol, en particulier le foin écologique, présente souvent des valeurs inférieures aux chiffres précités. Les deux dernières semaines précédant le vêlage constituent la deuxième phase : on parle de phase de transition. Au cours de cette dernière, il y a lieu d’augmenter progressivement la concentration en nutriments, de manière à ce que les apports nutritionnels soient en adéquation avec le niveau de production laitière au vêlage.
Idéalement, les vaches taries devraient bénéficier de leur propre ration mélangée. Celle-ci devrait inclure les principaux composants de la ration des vaches en lactation mais également des quantités restreintes de maïs ensilage. Le foin est un composant optimal. La distribution de paille permet, pour autant que ce soit nécessaire, de réduire la teneur en énergie. En l’absence de ration mélangée distincte, on peut aussi diluer la ration des vaches en lactation avec de la paille de qualité irréprochable. En raison de ses teneurs réduites en nutriments, de sa structure élevée et de son effet correctif sur le bilan cations-anions (DCAB), la paille de colza convient très bien à cet effet. Diluer la ration des vaches en lactation présente un désavantage : elle contient déjà des minéraux et est généralement trop riche en calcium pour les vaches taries. C’est pourquoi les restes de crèche des vaches en lactation ne devraient leur être distribués que de façon restrictive.
Dans les exploitations de non-ensilage, les fourrages secs sont des composants de base de la ration de tarissement. Afin d’éviter tout sur- ou sous-approvisionnement, il serait judicieux de déterminer leurs teneurs. En cas de ration distincte, il y a lieu de commencer à distribuer la ration de lactation dans les deux à trois semaines précédant la mise bas, pour que les microbes de la panse s’y habituent. En cas de ration identique, il faut « seulement » augmenter la concentration de la ration. La teneur en nutriments peut être accrue en distribuant un aliment de tarissement comme UFA 266 EXTRA, au moins trois semaines avant le vêlage.

Approvisionnement en minéraux

Les besoins en minéraux, oligoéléments et vitamines sont très différents de ceux des vaches en lactation. Il faut donc administrer un complément minéral pour phase de tarissement, pour autant que les besoins précités ne soient pas déjà couverts par un aliment pour phase de tarissement. En principe, le fourrage de base est déjà trop riche en calcium et en potassium. Les besoins en phosphore sont largement couverts par le fourrage de base. Le magnésium nécessite en revanche une complémentation. Responsable de l’activation de la vitamine D3, il participe indirectement à la mobilisation du calcium des os. Les besoins en calcium, qui augmentent massivement après le vêlage, ne peuvent pas être couverts par la seule distribution de minéraux. Pour qu’il y ait assez de calcium mobilisable à partir des os en début de lactation, il faut distribuer au moins 3,0 g de Mg par kg de MS par jour et par animal. Un approvisionnement conforme aux besoins pour les autres minéraux, oligo-éléments et vitamines est indispensable pour que la vache se régénère et se prépare correctement.

Un apport en magnésium est indispensable.

Plutôt acide

Au cours des deux dernières semaines précédant la mise bas, le DCAB joue un rôle important dans la prévention de la fièvre du lait. Une valeur DCAB élevée (>300 meq / kg MS) occasionne une alcalose métabolique et le risque de fièvre du lait augmente. On vise des valeurs DCAB inférieures à 300 (ou, encore mieux, <150) meq / kg MS. Cette valeur peut être abaissée en utilisant des sels acides. Il faut cependant éviter d’utiliser trop de sels acides, sans quoi l’ingestion de MS diminue trop fortement. En cas de problèmes de fièvre du lait, il y a lieu de déterminer la valeur DCAB de la ration de tarissement. En l’absence d’analyses de teneurs pour les principaux fourrages de base, on peut procéder à une analyse de la ration totale mélangée. Une méthode simple pour déterminer la valeur DCAB chez l’animal consiste à évaluer le pH de l’urine à l’aide de languettes de pH. Une valeur inférieure à 7,8 est considérée comme un bon résultat DCAB.
Une valeur DCAB basse incite la vache à préparer le processus de mobilisation du calcium à partir des os. Lorsque la ration de tarissement est riche en calcium, ce processus est difficile à déclencher.

Conseil Bio

Et les vaches bio ?

La phase de tarissement est une phase clé, indépendamment du niveau de production laitière et du mode de production pratiqué. Les coûts et la valeur ajoutée étant plus élevés en bio, il convient de viser une performance de vie élevée. L’approvisionnement en minéraux joue un rôle essentiel. Il existe plusieurs solutions pour complémenter la ration. Selon la ration de base on peut utiliser Minex 980 ou UFA 293 Natur. Pour autant que la minéralisation de base soit déjà couverte à l’aide de Cake Bloc Natur Herbaplus par exemple, l’approvisionnement spécifique peut être assuré à l’aide d’UFA 989. Ce sel minéral spécial affiche une bonne teneur en magnésium et des teneurs très élevées en oligo-éléments et en vitamines. La régénération est soutenue efficacement et les jalons de la lactation à venir sont posés.

Qualité du colostrum

Un approvisionnement adapté aux besoins des vaches taries et une ingestion de MS élevée sont essentiels pour disposer de veaux en bonne santé. On sait en effet que chez les nouveaux-nés, le transfert de l’immunité s’effectue via le premier repas de colostrum.
Un travail de bachelor réalisé à la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) en 2018 a permis de démontrer que la distribution de bêta-carotène au cours de la phase de tarissement augmente nettement la teneur en lgG dans le sang. Cela signifie que la distribution de bêta-carotène n’a pas seulement un effet bénéfique pour la vache mais qu’elle a aussi un impact positif sur le système immunitaire de son veau, qui sera, grâce à cela, en meilleure santé au cours de ses premières semaines de vie. 

Interview avec Ruedi et Urs Meier à Niederhasli

L’entreprise agricole des Meier compte 25 vaches. La moyenne d’étable est de 8800 kg.

Revue UFA : Comment élevez-vous vos taries et de quoi se compose votre ration ?

Ruedi et Urs Meier : Les vaches taries sont séparées des vaches en lactation. La ration se compose principalement d’ensilage d’herbe sec (prairie naturelle). Les restes de crèche des vaches en lactation représentent 25 % de la ration. En plus de cela, nous ajoutons de l’UFA 266 Extra.

Comment utilisez-vous UFA 266 Extra ?

Nous utilisons UFA 266 depuis début mars 2020, à raison d’un kilo par vache et par jour (2 × 0,5 kg), et ce tout au long de la phase de tarissement.

Qu’est ce qui vous a incités à utiliser cet aliment ? 

Nous cherchions à améliorer l’alimentation pendant la phase de tarissement pour résoudre des problèmes de fertilité. Lorsque nous avons calculé notre ration, Sander Luinge, notre spécialiste bétail laitier, a constaté que les besoins n’étaient pas couverts de manière optimale. L’utilisation d’UFA 266 est aussi motivée par un souci de simplification. Distribuer un kilo d’UFA 266 par jour permet de couvrir les besoins de manière optimale, y compris les besoins en minéraux.

Quelles sont les expériences réalisées depuis que vous l’utilisez, qu’est-ce qui a changé ?

La consistance des fèces des vaches est meilleure. Elles sont moins dures qu’auparavant. En plus de cela, les vaches apprécient beaucoup UFA 266. J’ai le sentiment que l’ingestion de MS des vaches taries est plus élevée désormais.

Depuis que vous l’utilisez, avez-vous constaté chez les vaches des changements après le vêlage ? Si oui, lesquels ?

Les changements sont indéniables. Les vaches se « nettoient » beaucoup mieux et plus rapidement. Depuis que j’utilise UFA 266, j’ai pu renoncer dans une large mesure à des traitements préventifs comme la distribution de vitamine D3 et de bolus de calcium. Les problèmes de fertilité se sont nettement atténués. L’intervalle entre vêlages est passé de 480 à 412 jours. De plus, l’indice d’insémination a été ramené à 1,7. Depuis que nous utilisons UFA 266, nous ne rencontrons pratiquement plus de problèmes de cétose et nous n’avons traité qu’une seule vache contre la fièvre du lait. La production laitière moyenne a augmenté de 500 kg et atteint désormais 8800 kg. Les nettes améliorations constatées ont sûrement à voir avec l’optimisation de l’ensemble de la phase de tarissement. UFA 266 est pour nous une garantie de succès pendant la phase de tarissement. Nous ne voudrions plus y renoncer.

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