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Production animale

Automatiser pour mieux alimenter

Comment un robot d’alimentation modifie-t-il le travail quotidien ? Quelles tâches réalise-t-il et avec quelle influence sur les animaux ? L’exploitation Stähli montre ce que signifie l’automatisation à la table d’alimentation.

Quand la technologie simplifie la tâche : le Vector s’occupe tout seul de distribuer, pousser et mélanger la ration.

Quand la technologie simplifie la tâche : le Vector s’occupe tout seul de distribuer, pousser et mélanger la ration.

Publié le

Rédactrice, Revue UFA

 

Aux premières heures du jour, sur l’exploitation Stähli, alors que le soleil se lève sur Rapperswil, un auxiliaire rouge se met lentement en mouvement. Il suit avec précision son parcours programmé, pousse le fourrage et vérifie la quantité de ration totale mélangée (RTM) restante sur la table d’alimentation. « S’il reste moins de huit centimètres de fourrage, le Vector mélange automatiquement une nouvelle ration », explique Markus Stähli avec satisfaction. Distribuer, pousser, mélanger : le robot d’alimentation fait tout ce travail de manière autonome, jour et nuit.

Une exploitation diversifiée

L’exploitation agricole de la famille Stähli repose sur plusieurs piliers : outre les 42 vaches laitières, elle compte 90 places d’engraissement de porcs et une entreprise de travaux agricoles. L’élevage est externalisé, cette prestation étant formalisée et réglementée par un contrat ad hoc. Markus Stähli est assisté par un apprenti et par ses parents, qui continuent à mettre régulièrement la main à la pâte. Avant de reprendre l’exploitation en 2013, l’agriculteur la dirigeait avec ceux-ci au sein d’une communauté d’exploitation entre générations. « Je suis très occupé par l’entreprise de travaux agricoles », dit-il. « C’est donc un grand avantage de pouvoir compter sur le Vector pour nourrir les vaches. » La souplesse et le gain de temps ont été les principales raisons qui ont motivé l’investissement dans le robot de Lely, utilisé depuis avril 2025.

« Nourrir le bétail ne me prend plus qu’une heure par semaine, contre une heure par jour avant. » 
Markus Stähli, agriculteur

Fourrage frais en permanence

Le Vector prépare environ cinq à huit fois par jour une nouvelle RTM pour les vaches laitières, en fonction de leur consommation alimentaire. En effet, le robot ne nourrit pas selon un horaire fixe. Toutes les 30 minutes, il pousse la nourriture et mesure simultanément à l’aide d’un laser latéral la quantité de fourrage restant sur la table d’alimentation. Si la hauteur est inférieure à huit centimètres, le robot retourne à la cuisine et mélange une nouvelle ration, qui peut être adaptée selon les besoins. Ainsi, les vaches disposent en permanence de fourrage frais sans intervention humaine. « La fréquence élevée des distributions incite les vaches à manger régulièrement », nous explique Markus Stähli. De plus, la concurrence au sein du troupeau est moindre, car cette fréquence permet aussi aux animaux de rang inférieur d’accéder à la table d’alimentation. Comme les vaches sont traites dans la salle de traite, le robot fait une courte pause l’après-midi et la nuit, pendant laquelle aucune nouvelle ration n’est distribuée. Il est ainsi possible de nettoyer rapidement la table d’alimentation, les vaches disposant de fourrage frais immédiatement après la traite. « Depuis que nous utilisons le Vector, nous n’avons pratiquement plus de restes de fourrage », relève Markus Stähli, non sans satisfaction. Dans les exploitations équipées de systèmes de traite automatisés, le robot fonctionne généralement 24 h / 24 et n’est arrêté manuellement que pour nettoyer la table d’alimentation.

Dosage précis

Le robot récupère automatiquement tous les composants requis pour la ration à l’aide d’une pince. Le maïs d’ensilage est automatiquement prélevé dans les silos-tours par le bas, puis amené par un tapis roulant dans le mélangeur dans la quantité voulue – un système unique en Suisse. Les quatre petits doseurs additionnels permettent d’ajouter automatiquement des ingrédients de petit volume (p. ex. composés minéraux, spécialités). Les autres composants sont stockés dans la cuisine à fourrages, que Markus Stähli remplit environ deux fois par semaine. Cette opération prend environ une heure – un énorme soulagement par rapport à la période précédente, comme l’explique l’agriculteur : « Nourrir le bétail ne me prend plus qu’une heure par semaine, contre une heure par jour auparavant. Et peu importe quand je remplis la cuisine d’alimentation, je le fais quand cela m’arrange. » Outre la fonctionnalité, Markus Stähli loue aussi le service fourni par Lely : « Un dimanche de cet été, nous avons eu un problème avec la pince. Peu de temps après, un technicien de service était déjà sur place et a résolu le problème, ce qui m’a impressionné. »

Ingestion accrue

Bernhard Fischer, conseiller en alimentation chez UFA, considère aussi la fréquence élevée des repas comme un grand avantage : « Grâce aux distributions fréquentes, les vaches consomment davantage et de manière plus régulière. Cela stabilise le pH de la panse et réduit le risque d’acidose, favorisant la production laitière et la santé des animaux. » Depuis l’installation du robot, la performance laitière quotidienne par vache a augmenté d’environ 4 kg. Markus Stähli tirera un premier bilan après un an, mais la tendance est clairement à la hausse.

La ferme et les vaches opèrent sereinement. Pour l’agriculteur, le robot, source de temps gagné, travail réduit et flexibilité accrue, en valait la peine : « La technologie ne me remplace pas, elle m’aide, en m’offrant plus de liberté, pour le travail, ma famille et tout ce qui compte pour moi. »

Portrait de l’exploitation

Markus Stähli Rapperswil (BE), 521 m

Superficie : 20 ha : maïs, céréales, pommes de terre, cultures fourragères

Cheptel : 42 vaches laitières (holstein et red holstein) + génisses en contrat d’élevage, 90 places d’engraissement de porcs

Productivité laitière : 9425 kg (moyenne d’étable)

Technique d’alimentation : Lely Vector MFR

Alimentation : RTM avec ensilage d’herbe, ensilage de maïs, foin, pommes de terre, concentré protéique, aliment de production, composé minéral, dextrose

Main-d’œuvre : Markus Stähli, un apprenti, les parents et la famille

Evolution de l’exploitation : 2013 reprise du domaine ; avril 2025 investissement dans un Lely Vector MFR

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