La matinée est pluvieuse dans le Zugerland, et les collines autour de Menzingen (ZG) sont enveloppées d’épais nuages. Au même moment, dans la ferme de Helen et Thomas Staub, une vache approche tranquillement du robot de traite. La machine accomplit son travail en silence tandis que Thomas observe les animaux. Comme l’explique Thomas Staub : « Avant, chaque vache se rendait deux fois par jour dans la salle de traite. Aujourd’hui, la situation a changé : les vaches choisissent leur propre rythme, avec des effets notables sur le troupeau. »
Notre conseil
Pour bien démarrer avec un robot de traite
- Patience : la traite est longue – dans un premier temps, les vaches comme les fermiers doivent s’habituer à cette nouvelle situation.
- Observation des animaux : elle reste primordiale. Le robot ne remplace pas les yeux de l’agriculteur.
- Exploitation des données : l’évaluation quotidienne de la quantité de lait, de la conductivité et de l’activité offre des avantages pour la gestion du troupeau.
- Demande de conseils : la disponibilité de données en continu permet de définir des stratégies d’alimentation et de gestion plus précises.
Une famille tournée vers l’avenir
L’entreprise de la famille Staub porte la marque de plusieurs générations. Il y a environ 50 ans, le père de Thomas a construit une étable à stabulation entravée pouvant accueillir 28 vaches. En 1999, Thomas a repris l’exploitation. Un an plus tard, il a décidé de construire une étable à stabulation libre moderne. Il gère aujourd’hui la ferme avec son épouse Helen. Tous deux bénéficient de l’aide d’un apprenti et de proches. Leurs neveux viennent aussi volontiers leur prêter main-forte quand ils en ont le temps.
« Il nous importait que l’exploitation reste viable sur le long terme et que les animaux soient bien traités », précise Helen Staub. En 2023, le couple a ainsi investi dans plus d’espace et de confort : quelques logettes extérieures ont été ajoutées, les arceaux ont été remplacés et avec l’arrivée du nouveau robot de traite de GEA, l’automatisation a fait son entrée dans l’étable.
Plus de calme, meilleure vue globale
Le travail à l’étable est toujours d’actualité, mais il a pris une autre dimension. « Avant, nous passions beaucoup de temps à la traite, maintenant nous exploitons ce temps pour observer les animaux », indique Thomas. Il précise que les anomalies ou les chaleurs peuvent être détectés plus vite. Les vaches aussi en profitent : elles peuvent manger et se reposer tranquillement avant de se rendre à la traite quand cela leur convient. « Le troupeau est beaucoup plus calme depuis l’arrivée du robot de traite », ajoute Thomas. Cette technologie permet en outre au couple de bénéficier de plus de flexibilité (vie familiale ou soirées à l’extérieur).
« Le troupeau est beaucoup plus calme depuis l’arrivée du robot de traite. » Thomas Staub, agriculteur
Les données, un nouvel outil
Chaque jour, Thomas Staub vérifie à plusieurs reprises les indicateurs fournis par le robot. Les quantités de lait par rapport à la moyenne hebdomadaire constituent notamment pour lui un système d’alerte précoce : si certains animaux s’en écartent, on les observe immédiatement de plus près. Les problèmes de santé aussi peuvent être détectés de façon précoce (p. ex. suspicions de mammites découlant de la détermination de la conductivité). Depuis l’introduction du robot, la santé des mamelles du troupeau s’est améliorée et l’utilisation d’antibiotiques a pu être sensiblement réduite.
Un autre paramètre est l’activité des vaches : quand les animaux bougent plus que d’habitude, cela indique qu’ils sont en chaleur ; inversement, une activité particulièrement faible peut être le signe d’une maladie. Les données numériques complètent ainsi l’observation quotidienne.
Avantages pour les conseillers aussi
Peter Zgraggen, conseiller en alimentation, profite aussi de cette nouvelle technologie. Pour lui, le flux continu de données est un véritable progrès. « Avant le robot, il n’y avait qu’une épreuve de productivité laitière par mois, un instantané qui peut être faussé à court terme par des facteurs environnementaux », dit-t-il. Aujourd’hui, des analyses quotidiennes sont disponibles pour le mois entier. Cela permet de corréler alimentation, performances et santé, et ainsi, d’évaluer l’effet des aliments et d’adapter les recommandations plus précisément.
Un investissement dans l’avenir
Le soir, un grand calme règne à l’étable. Les vaches vont d’elles-mêmes à la traite ou se reposent dans les logettes. Pour le couple, l’automatisation a été payante : moins de pression en raison d’horaires de traite fixes, un troupeau plus calme et des données fiables servant de base décisionnelle pour la gestion. « La technologie facilite fortement le travail, mais il reste crucial d’observer les animaux », dit Thomas. La famille a une vision claire de l’avenir : rester ouverts à de nouvelles solutions tout en veillant aux besoins des animaux, pour développer progressivement la ferme.
Profil de l’exploitation
Helen et Thomas Staub Menzingen (ZG), 805 m
Superficie : 34 ha de SAU (dont 4 ha de maïs, 3 ha de blé fourrager, le reste en prairies naturelles et artificielles)
Cheptel : 48 vaches laitières (brown swiss et holstein) + progénitures, 130 porcs à l’engrais
Equipement de traite : robot de traite GEA (depuis 2023)
Alimentation : RTM composée de 1 ⁄3 d’ensilage de maïs, ⁄3 d’ensilage d’herbe, complétée avec de la farine de maïs, des concentrés protéiques, des drêches de brasserie, du foin, de la mélasse, des sels minéraux et du sel
Main-d’œuvre : couple d’agriculteurs, un apprenti, membres de la famille
Evolution de l’exploitation : reprise de la ferme en 1999, construction d’une étable à stabulation libre en 2000, investissement dans un robot de traite et des logettes en 2023