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Production végétale

Dernière utilisation avant le repos végétatif

La pâture en automne est un choix judicieux du point de vue économique, car elle permet d’économiser du fourrage d’hiver. Cependant, il faut veiller à ce que le couvert végétal atteigne la hauteur du poing pour passer l’hiver. Il y a également d’autres astuces pour démarrer le plus tôt possible la période de végétation au printemps suivant avec un couvert végétal intact.

Grâce à l’alternance entre la croissance de l’herbe et la pâture, on obtient une couche herbeuse dense, essentielle pour un peuplement végétal intact.

Grâce à l’alternance entre la croissance de l’herbe et la pâture, on obtient une couche herbeuse dense, essentielle pour un peuplement végétal intact.

(Dr. Katharina Kempf)

Publié le

Conseiller en production végétale, Semences UFA

En bref

– Pâturages et prairies devraient débuter l’hiver avec un couvert végétal de 8 à 10 cm.

– Après la dernière utilisation, ce couvert devrait avoir assez de temps pour se reconstituer avant l’arrivée de l’hiver.

– Un peuplement végétal ayant passé l’hiver de manière optimale démarre tôt et vigoureusement au printemps, lors de la période de végétation.

Le mois d’octobre approche, annonçant le début de l’hiver en altitude. Le passage à l’alimentation hivernale est imminent, même si de nombreux agriculteurs·trices préfèrent attendre encore un peu. Dans ce cas, la pâture d’automne est une bonne solution.

Il est souvent plus intéressant (du point de vue économique) de faire paître au moins une partie du troupeau que de déjà affourager les bêtes.

Malgré ses nombreux avantages, la pâture automnale entraîne aussi son lot de problèmes, liés au temps souvent pluvieux et au début de l’hiver incertain.

Herbes ni trop hautes, ni trop basses

Le plus difficile est de trouver le moment idéal pour une pâture d’automne, de sorte que les herbages atteignent la hauteur optimale de huit à dix centimètres, c’est-àdire la hauteur du poing, pour passer l’hiver. Ainsi, lorsque le couvert atteint sept centimètres après avoir été brouté, il devrait pouvoir se reconstituer sur environ deux semaines avant que l’hiver ne s’installe définitivement. Cependant, si l’hiver arrive par surprise ou si les bêtes ne quittent pas le pâturage à temps, le couvert végétal sera insuffisant pour que les plantes aient assez de réserves pour résister à l’hiver. Le trèfle, en particulier, a besoin d’une surface de feuillage suffisamment grande pendant la saison froide. S’il est coupé trop court, il peut mourir. En outre, un couvert végétal mal préparé pour l’hiver démarre mal et surtout tardivement au printemps, repoussant la pâture de printemps ou la première fauche. Un tel retard perdure souvent jusqu’en mai.

Un échelonnement réfléchi

Au printemps, l’herbe pousse généralement très vite et il se peut qu’un pâturage soit envahi. Si les herbages sont mis en hivernage à différents moments, ils redémarreront aussi en décalage au printemps. On peut ainsi échelonner le début de la pâture au printemps et éviter que le fourrage ne se détériore. Pour que ce système fonctionne, il est nécessaire de bien observer le couvert végétal en automne et de réagir en conséquence. Le mot d’ordre reste le même : pas de couvert végétal trop court. Un couvert végétal qui commence l’hiver en étant trop haut pose toutefois aussi des problèmes : la perte de fourrage et un risque accru de maladie. Les ray-grass sont particulièrement sensibles à la moisissure des neiges, qui prolifère dans les conditions favorables offertes par les hautes herbes. Les campagnols peuvent aussi devenir un problème, les hautes herbes les protégeant mieux des prédateurs.

Pour que la végétation pousse rapidement au printemps, les jeunes plantes doivent bénéficier de bonnes conditions de croissance, c’est-à-dire de lumière, d’eau et d’éléments nutritifs. Si de la matière végétale morte repose comme un couvercle sur le peuplement, les jeunes plantes auront du mal à se développer.

Différences dans la résistance au piétinement

Le sol doit être résistant au piétinement pour ne pas endommager la surface herbagère. La couche herbeuse des prairies est nettement moins résistante que celle des pâturages. D’ailleurs, les variétés de plantes qui poussent dans les prairies de fauche supportent par définition moins bien le piétinement. La couche herbeuse ne se reconstitue que très lentement et les mauvaises herbes envahissent rapidement les espaces vides. Afin d’éviter autant que possible les dégâts dus au piétinement, une bonne gestion de la pâture est nécessaire, les bêtes devant brouter beaucoup et se déplacer peu. Un peuplement de pâturage idéal se compose de 20 % de trèfle blanc au maximum et le ray-grass anglais ainsi que le pâturin des prés y prédominent. Une fois broutées, ces espèces forment de très nombreuses pousses latérales, ce qui permet d’obtenir une couche herbeuse épaisse et productive. Elles tolèrent également bien les utilisations régulières et donnent un fourrage de qualité.

La couche herbeuse des prairies est nettement moins résistante que celle des pâturages.

Un fourrage plus difficile à digérer

Les peuplements utilisés trop tardivement, c’est-à-dire qui sont trop hauts, donnent un fourrage moins digeste (voir graphique). La masse foliaire diminue et les tiges, qui se multiplient, se lignifient, ce qui réduit considérablement le potentiel de la ration de base. Par ailleurs, les animaux trient davantage le fourrage et les pertes augmentent. Dans de tels peuplements végétaux, une masse végétale morte plus importante s’accumule sur la surface et la zone de pousse foliaire se déplace vers le haut. Après utilisation, de telles surfaces ont besoin de beaucoup plus de temps pour former à nouveau suffisamment de masse foliaire, et leur densité de pousse et de peuplement s’amoindrit.

Les plantes de pâturage doivent idéalement être utilisées au stade 3 feuilles. A ce moment-là, les réserves de la plante sont reconstituées et le processus de dépérissement de la plus vieille feuille (la troisième) n’est pas encore trop avancé. Autre point positif : l’herbe est ainsi stimulée pour former des pousses latérales. On obtient alors un peuplement végétal plus résistant au piétinement et plus dense, dans lequel les feuilles prédominent sur les tiges.

Les plantes de pâturage doivent idéalement être utilisées au stade 3 feuilles.

Formation de pousses latérales chez les graminées

La formation des pousses latérales des herbes suit un schéma bien défini. Lorsque la plante commence à pousser au printemps ou en tant que plantule, elle forme tout d’abord trois feuilles vertes. Lors de la croissance de la troisième feuille, un bourgeon est activé pour former une pousse latérale, formant ainsi la première partie de celle-ci. A partir de là, chaque nouvelle feuille donne naissance à une pousse latérale.

Pour une utilisation optimale du pâturage, il convient de réduire la durée de vie des feuilles. De cette manière, davantage de feuilles sont formées chaque année, et donc davantage de pousses latérales. C’est cette alternance entre croissance de la végétation et pâture qui permet la formation d’une couche herbeuse dense. 

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