Plus de 200 invités issus de tous les secteurs de la chaîne de valeur ajoutée des céréales, oléagineux et matières premières pour aliments fourragers ont participé au 25e anniversaire du système MAXI. Outre la communication des chiffres actuels de la récolte 2024, l’accent a été mis en premier lieu sur les rétrospectives, la valorisation et les échanges personnels.
Comment est né le système MAXI ?
Le système de commercialisation MAXI est considéré comme un modèle de réussite de la transition du marché agricole suisse, passé de réglementé par l’Etat à libéralisé. La Confédération ayant abandonné le contrôle des prix et des ventes à partir de 1998, de nombreux producteurs de céréales et d’oléagineux ont été confrontés à des conditions de marché incertaines. Le groupe fenaco-LANDI a identifié très tôt le besoin d’une commercialisation coordonnée, et a décidé d’agir en développant le système MAXI. Ce système est basé sur le regroupement de l’offre, la stabilité des prix et une étroite collaboration avec les LANDI. La prestation financière préalable de fenaco, qui préfinance chaque année la récolte à hauteur de plus de CHF 100 Mio, permettant ainsi le versement d’acomptes anticipés, joue ici un rôle central. Trois piliers assurent la stabilité du système : une répartition claire des tâches entre LANDI et fenaco, une forte proximité du marché, avec des canaux de vente garantis (p. ex. pour le colza HOLL), et une chaîne de valeur ajoutée intégrale de la production à la transformation. Grâce à des contrats renouvelables chaque année, le système MAXI reste flexible et viable, y compris dans le contexte du dérèglement climatique, de l’évolution des habitudes de consommation et de la pression de la concurrence internationale.
Une année difficile, mais des prix stables
Les intervenants de l’événement organisé à l’occasion des 25 ans de MAXI ont souligné que la récolte 2024 a été marquée par une météo capricieuse et des rendements très variables selon les cultures. Toutefois, la devise reste claire : « Il faut tout commercialiser le plus judicieusement possible et générer de la valeur ajoutée chaque fois que c’est possible », a déclaré Basil Rüttimann, co-responsable du secteur commercial Céréales et oléagineux de l’unité fenaco GOF. Il a fourni un aperçu des résultats de la commercialisation des céréales fourragères, un marché particulièrement volatil, compte tenu de l’évolution des marchés internationaux et d’une logistique exigeante.
Jasmin Meile a dressé un état des lieux du secteur commercial Céréales et oléagineux de l’unité fenaco GOF, dont elle est co-responsable, soulignant la flexibilité de réaction du système MAXI. Ainsi, pour le tournesol, les prix de l’année précédente ont pu être maintenus en dépit d’une contribution de soutien en baisse pour ces cultures (émanant du pool de production Oléagineux de la Fédération suisse des producteurs de céréales).
Un message clair du conseiller fédéral Guy Parmelin
Le conseiller fédéral Guy Parmelin a apporté une vision politique de la branche. Dans son discours, il a évoqué l’équilibre entre mutations sociales, développement durable et sécurité de l’approvisionnement. Il a indiqué que les consommateurs réclamaient actuellement plus de normes environnementales et sanitaires, et ce, dans un contexte de pression sur les prix, plaçant l’agriculture dans un champ de tension permanent.
Il a également souligné les risques dans le domaine de la protection phytosanitaire : les réductions opérées jusqu’ici ont montré leurs effets, mais de nouvelles stratégies sont nécessaires selon lui pour les cultures majeures, afin d’éviter les ruptures d’approvisionnement. C’est en effet en temps de crise que l’importance d’une production indigène forte est palpable – un objectif qu’il a expressément soutenu. Guy Parmelin a salué le rôle de fenaco, et a plaidé en faveur de la poursuite d’un développement collectif pérenne, résilient et innovant de l’agriculture suisse.
MAXI – prêt pour les 25 prochaines années
L’événement s’est terminé par une table ronde sur l’avenir du système MAXI. Dans ce cadre, Silja Stofer, responsable de la communication de fenaco, a posé des questions pertinentes aux participants, notamment sur les possibilités de développement et les potentiels d’avenir. Les avis sont unanimes : MAXI n’a pas connu d’inertie et continuera à se développer à l’avenir. « L’immobilisme est la mort de tout système », a ainsi soulevé l’un des participants.
Une autre question a intéressé beaucoup de personnes présentes dans la salle : d’où vient le nom MAXI ? Sarah Rust, de l’unité fenaco GOF, avait la bonne réponse : « Il a été décidé à l’époque de ne pas restreindre le système à certaines cultures – l’objectif était le maximum, d’où le nom MAXI. »
Pour terminer en beauté, une majorité d’invités sont restés pour le repas de midi, et ont porté un toast au quart de siècle d’existence du système autour d’un apéritif, dans le décor de l’exposition « Des fourches aux drones » : une conclusion harmonieuse pour une journée réussie et un système fort, qui nous réunit depuis 25 ans.