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Production végétale

Stratégie de fumure pour le colza

Le colza est une culture exigeante. Pour un démarrage réussi, il faut que le lit de semence soit soigneusement préparé et de structure fine et friable. Après la levée, cette culture nécessite de hautes doses d’éléments nutritifs. Les besoins en soufre et en oligo-éléments sont particulièrement élevés.

La chaux vive améliore la structure du sol.

La chaux vive améliore la structure du sol.

Publié le

Actualisé le

Conseilleur, fenaco

Importants besoins en éléments nutritifs

Le colza est le plus important oléagineux en Suisse. Zweifel AG a annoncé qu’elle produirait ses chips avec de l’huile de colza HOLL suisse, ce qui fait que les besoins augmentent et que la production de colza HOLL peut être relevée de 9000 t pour la récolte 2018. Cela nécessitera de consacrer 2000 ha supplémentaires à la culture du colza. Le colza n’est pas une culture facile. Elle pose des exigences élevées en matière de préparation du lit de semence, de protection phytosanitaire et surtout de fumure. Une culture bien gérée produit aujourd’hui de 35 à 40 dt/ha, voire 50 dt/ ha aux emplacements très favorables.

Un lit de semence dans les règles de l’art

Un rendement solide implique une bonne préparation du sol et un pH de celui-ci pas trop bas, ainsi qu’un bon approvisionnement en calcium (test d’acide chlorhydrique positif). Le colza apprécie un lit de semence fin et bien préparé. Les résidus de récolte devraient être soigneusement enfouis. Pour améliorer la structure du sol, on peut intégrer 1000 à 1500 kg/ha de chaux vive dans le lit de semence. En réagissant avec l’eau, la chaux précipite sous forme de complexes argilo-humiques. Les ions calcium et magnésium libérés stabilisent durablement la structure du sol. La structure finement grumeleuse offre des conditions idéales pour la levée. La chaux vive a un autre effet utile: elle freine la propagation de la hernie du chou et des limaces. Pour la culture du colza, le pH du sol devrait être légèrement alcalin, idéalement entre les valeurs 6,8 et 7,2.

Eviter le battage précoce

La récolte du colza demande de la patience. Le choix du bon moment détermine largement le potentiel de rendement. Souvent, le battage a lieu trop tôt. La floraison du colza a lieu du bas vers le haut – et la maturation exactement dans le sens inverse. Au bénéfice d’une période de végétation plus courte, les gousses supérieures sont cependant toujours moins développées que celles d’en bas. Les 2% des gousses supérieures éclatées ne contiennent en général que des grains atrophiés. Il vaut donc mieux se passer de celles-ci et attendre que les gousses plus productives soient mûres.

Azote

Pour un développement optimal, 30 kg N au semis peuvent s’avérer judicieux. La première application d’azote au printemps doit avoir lieu à temps. Le colza commence à lever déjà à une température de l’air de 4 à 5° C. Il a également besoin d’azote rapidement. L’application initiale de N stimule la régénération des racines, des feuilles et des inflorescences. Les plantations serrées se ront fertilisées plus parci mo nieu sement, afin de prévenir un trop fort développement végétatif et une montaison précoce. L’application suivante a lieu trois à quatre semaines plus tard. Lors d’un printemps tardif, l’intervalle est plus court, surtout aux emplacements secs au printemps. La deuxième application de N favorise la formation des siliques et assure l’approvisionnement en éléments nutritifs pendant la croissance principale, la phase d’élongation. La dernière application devrait avoir lieu le 25 mars au plus tard. Une application plus tardive réduit la formation des pousses latérales, ce qui affecte le rendement. Des applications trop tardives et élevées de N ont par ailleurs un effet négatif sur la maturation et la teneur en huile.

L’azote devrait être appliqué de préférence sous forme d’ammonium. Un surdosage d’azote nitrique a tendance à intensifier la pousse des feuilles. L’azote ammoniacal est par contre stocké et mis à disposition pour la croissance générative.

Landor Sulfonitrate est un engrais parfaitement adapté. Selon les nouvelles normes de fumure (GRUD 2017), en ce qui concerne le colza, les apports s’élèvent désormais à 150 kg N/ha au lieu de 140 kg N/ha jusqu’à maintenant.

Le colza permet en outre de bien valoriser les engrais de ferme. Les apports élevés d’engrais de ferme liquide sont toutefois soumis à une nitrification rapide, ce qui peut entraîner des pertes. Landor Piadin permet d’empêcher ces pertes.

Phosphore et potassium

Le colza nécessite environ 70 kg de phosphore et 120 kg de potassium par hectare. Les besoins nutritifs au cours du développement juvénile sont relativement élevés, car le colza accumule les éléments nutritifs dans le collet et puise au début du printemps dans ces réserves.

La fumure phosphatée appliquée en automne favorise le développement racinaire et augmente la résistance au froid. Sur les sols bénéficiant d’un pH supérieur à 7, on préférera un engrais phosphaté hydrosoluble.

Le potassium fortifie le tissu et équilibre le bilan salin dans les cellules. La résistance à la verse et aux maladies cryptogamiques s’en trouve améliorée. En plus de cela, le potassium régule le bilan hydrique de la plante. Un approvisionnement suffisant en potassium stabilise le rendement en termes de nombre de graines par m 2 , de poids de mille grains et de teneur en huile.

Les engrais phosphoriques et potassiques doivent être enfouis dans le sol, afin que les éléments nutritifs puissent atteindre les racines et être absorbés par la plante.

70 kg de soufre

Le soufre est responsable de la synthèse des acides aminés et des protéines ainsi que du bilan chlorophyllien. En cas de déficit en soufre, la production de chlorophylle diminue et la plante pâlit. De plus, le soufre agit sur le cycle de l’azote: un déficit en soufre provoque une accumulation de nitrates dans la plante et un arrêt de la croissance. Le soufre devrait être appliqué au début du printemps avec de l’azote. Les besoins en soufre du colza sont d’environ 70 kg/ ha, selon le rendement attendu et le réapprovisionnement par le sol.

Bore, molybdène et manganèse

En automne, les micronutriments sont importants pour le stockage et la phase d’élongation. Le bore, notamment, est indispensable de la floraison à la formation des semences. L’application foliaire améliore la résistance au froid. Le bore ne peut pas être accumulé dans la plante. Un traitement répété le plus proche possible de la floraison est donc recommandé. La première application foliaire de bore (avec Bortrac, p. ex.) en association avec un fongicide ou un régulateur de croissance peut avoir lieu en automne. Deux applications suivent au printemps.

Pratiquement aucune autre plante ne nécessite autant de molybdène que le colza. Le colza préfère les sols alcalins, et c’est à des valeurs pH élevées que la disponibilité du molybdène est maximale. Les apports élevés de S et de N nécessaires sur une courte période font diminuer le pH dans l’espace racinaire et freinent l’absorption du molybdène. C’est la raison pour laquelle une pulvérisation foliaire accessoire de molybdène est recommandée.

S’élevant entre 300 et 350 g/ha, les quantités nécessaires de manganèse ne sont pas négligeables non plus. A des valeurs pH élevées, le manganèse est immobilisé et ne peut pas être absorbé par la plante. Il doit donc être apporté par des applications foliaires, par exemple avec de l’engrais liquide Photrel. 

AuteurRoland Walder, service technique Landor, 4127 Birsfelden

Infoline gratuite0800 80 99 60

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