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Production végétale

Drones: Des auxiliaires aériens

Les drones sont de plus en plus fréquemment utilisés à des fins agricoles. Outre les méthodes qui se sont imposées depuis quelque temps, comme l’épandage d’auxiliaires, l’évolution technique offre sans cesse de nouvelles utilisations.

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Publié le

Collaboratrice scientifique, groupe de recherche extension cultures maraîchères, Agroscope

Les drones spéciaux sont des auxiliaires très utiles en production végétale. En général, ils coûtent néanmoins très cher. Les agriculteurs souhaitant utiliser ces nouvelles technologies peuvent recourir à des prestataires proposant des drones à des fins bien spécifiques. Les drones présentent de très nombreuses utilités, dont voici un tour d’horizon concernant l’agriculture suisse.

Sauvetage de faons
Les drones utilisés pour sauver les faons sont équipés de caméras thermiques. L’intervention d’un drone sollicite toujours deux personnes, à savoir un pilote de drone et un « sauveteur ». Le pilote du drone survole la parcelle de manière systématique. Les endroits où des points thermiques sont détectés sont enregistrés. Après avoir survolé toute la parcelle, le pilote redirige son drone au-dessus de chaque point pour vérifier si l’objet détecté est bien un faon ou non. Une fois qu’un faon a été identifié de manière certaine, le drone reste au-dessus de l’endroit concerné et le sauveteur peut alors traverser le champ en direction du faon. La présence du drone dans l’air l’aide à se diriger. Le sauveteur est par ailleurs équipé d’un écran sur lequel il peut consulter les images retransmises en direct par le drone. Il peut ainsi se rendre compte de la distance qui le sépare du faon. Ce dernier est soit porté temporairement à l’extérieur du champ soit recouvert d’une caisse.

Actuellement, en Suisse, quelque 50 pilotes de drone s’impliquent dans le sauvetage des faons. « Nous souhaitons disposer d’une équipe de sauvetage par commune », explique Nicole Berger, collaboratrice chez Semences UFA et experte de l’utilisation des drones dans l’agriculture. Les sauvetages sont organisés par l’association Sauvetage Faons Suisse (www.rehkitzrettung.ch). Les agriculteurs sont contactés par le pilote ou le garde-chasse lorsqu’une équipe de sauvetage disposant d’un drone est disponible. Les personnes souhaitant devenir pilotes occasionnels peuvent s’adresser à l’association. Les agriculteurs de Suisse romande ont la possibilité de s’annoncer auprès de la Fondation Sauvetage Faons Vaud. Ce service est gratuit pour les agriculteurs et tous les dons sont les bienvenus.

Lutte contre la pyrale du maïs
Actuellement, c’est pour l’épandage de larves de trichogrammes que les drones sont le plus utilisés dans l’agriculture. « Et leur utilisation augmente », explique Nicole Berger. Que ce soit dans le cadre de l’agriculture conventionnelle ou de l’agriculture biologique, dans bon nombre d’exploitations, l’épandage d’auxiliaires à l’aide de multicoptères est un élément central de la protection des végétaux. Les sphères biodégradables (appelées optisphères) contenant les trichogrammes sont réparties à l’aide d’un dispositif d’épandage fixé sur le drone. Les agriculteurs peuvent annoncer et enregistrer leurs surfaces en ligne sur www.auxiliaires.ch/optidrone. Dès que les pyrales de maïs volent, les drones commencent à épandre les optisphères. L’agriculteur est informé quelques jours auparavant. Les coûts de deux épandages sont de l’ordre de 147 francs par hectare.

Viticulture
Dans les vignes, les fongicides peuvent être épandus à l’aide du VitiDrone, un drone équipé d’un réservoir contenant dix litres de solution. Les fongicides sont épandus à raison de 70 à 100 litres à l’hectare. Une fois que le réservoir contenant le fongicide est vide, le drone se dirige automatiquement en bordure de champ, où le pilote du drone refait le plein de produit. Le drone reprend ensuite l’épandage exactement à l’endroit où il l’avait interrompu. Selon Nicole Berger, des drones pouvant embarquer 20 litres de produit sont actuellement en phase de développement.

VitiDrone permet d’épandre les produits de traitement de manière précise et sans dérive. Nicole Berger considère que le VitiDrone est surtout destiné à remplacer les hélicoptères dans les zones à forte déclivité ou lorsque le sol est trop humide et qu’il est impossible de circuler en tracteur. Le drone peut par ailleurs être une alternative pour pallier des manques de main d’œuvre. Les personnes intéressées trouveront des informations supplémentaires sous www.auxiliaires.ch/vitidrone.

Autres domaines d’utilisation pour le traitement des plantes
L’équipe de Nicole Berger et de Regina Burger (responsable de Semences UFA Auxiliaires) teste actuellement de nouveaux domaines d’utilisation pour les drones de traitement. Un de ces essais porte sur l’utilisation de drones pour ombrager les serres. Le drone doit servir aussi bien à répartir la peinture d’ombrage qu’à l’enlever par la suite. L’essai a été un succès et cette prestation est proposée pour une surface limitée en 2020.

En culture maraîchère, la mouche blanche peut engendrer de gros dégâts. Nicole Berger estime que les drones pourraient aussi être utilisés contre la mouche blanche : « Le ravageur aime bien s’abriter sur la face inférieure des feuilles et entre les feuilles, ce qui fait qu’il est difficile à atteindre. Nous testons des drones dont les ailes en rotation contribuent à effrayer les mouches alors que de la farine de pierre est épandue simultanément. Dans la mesure du possible, il est prévu d’utiliser des auxiliaires. » Des essais à cet effet sont réalisés dans les cultures de choux de Bruxelles.

Lutte contre les limaces également dans les sols humides
Equipé d’un réservoir d’épandage, le drone se mue en drone à limaces (Slugdrone). Les drones sont particulièrement utiles lorsque les rangs de pommes de terre se ferment et qu’un passage supplémentaire en tracteur est plutôt à éviter. Dans les betteraves, ce sont souvent les printemps humides qui posent problème, lorsque le sol n’offre pas une portance suffisante. Grâce au Slugdrone, la lutte contre les limaces peut s’effectuer simplement, par voie aérienne. Cette année, Semences UFA propose cette prestation pour une surface limitée.

Sursemis dans les pentes
Dans les pâturages d’estivage difficilement accessibles, le drone Greendrone permet de réaliser facilement un sursemis dans les endroits abîmés par les vaches et là où le couvert végétal n’est pas suffisamment dense. Le drone effectue un sursemis sur l’ensemble de la surface en procédant à une excellente répartition des semences.
L’experte Nicole Berger recommande de laisser pâturer les animaux sur la surface pendant trois jours après le sursemis pour que les semences soient bien enfoncées.
En 2020, Semences UFA Auxiliaires propose cette prestation pour une surface limitée.

Contrôle des cultures par voie aérienne
Les drones équipés de caméras fournissent aux agriculteurs une indication sur l’état de leurs cultures. « Le contrôle des champs par voie aérienne fournit des informations supplémentaires sur l’état des cultures, car on bénéficie d’une meilleure vue d’ensemble », explique Nicole Berger. Lorsqu’on utilise un drone, il convient de respecter les directives en vigueur (voir illustration).

D’autres applications sont à l’étude
Les photos aériennes fournissent de nombreuses informations. Une caméra de bonne qualité et un logiciel adapté permettent par exemple de quantifier les dégâts occasionnés par les animaux sauvages. Il existe déjà un projet d’essai dans ce domaine.Nicole Berger précise que les drones peuvent aussi être utilisés pour détecter les mauvaises herbes en vue de lutter de manière ciblée contre les adventices.

Le drone en forme de faucon qui chasse les oiseaux
Le Robird est un drone qui ne fait pas que ressembler à un faucon, mais qui vole également comme ce dernier. Ce drone a été développé par l’entreprise néerlandaise Clear Flight Solution pour éloigner les corbeaux et d’autres oiseaux. Dans l’agriculture, il est prévu d’utiliser ce drone dans les vignobles pour protéger les raisins arrivés à maturité. En Suisse, Robird peut être loué auprès de l’entreprise Eagle Eye, qui met également à disposition un pilote.

Utilisation compliquée en forêt
Dans le secteur forestier, on a cherché à savoir si les drones équipés d’une caméra spéciale (multispectrale ou infrarouge) conviennent pour la détection précoce du bostryche. Les arbres attaqués par le bostryche reflètent en effet différemment la lumière que ceux qui sont sains. Le bostryche en tant que tel ne peut toutefois pas être détecté à l’aide de cette méthode. En revanche, la chute de vitalité engendrée par le stress thermique et justement par le bostryche peut être perçue à un stade précoce. Agrarpiloten GmbH propose des survols de ce type, effectués à l’aide d’un avion avec équipage. Une équipe de chercheurs allemands a adopté un autre principe pour lutter contre le bostryche. Un « drone renifleur » équipé de détecteurs de gaz repère les arbres attaqués. La pénétration du ravageur dans l’écorce entraîne en effet la production de résine, dont l’odeur est détectée par le drone.

Nicole Berger rappelle que par rapport à une utilisation agricole au champ, l’utilisation en forêt pose un défi : « Le pilote doit toujours surveiller son drone. Or en forêt, la visibilité est souvent insuffisante et le drone disparaît derrière la cime des arbres. Pour éviter cela, il faut décoller à partir d’un endroit surélevé ».

Perspectives
« Il existe encore de nombreuses autres idées et domaines d’application pour les drones. fenaco suit activement l’application pratique de ces concepts dans l’agriculture », conclut Nicole Berger.

Les drones

Zone de protection naturelle

Dans les districts francs et dans les réserves d’oiseaux d’eau et d’oiseaux migrateurs, les drones sont interdits.

Contact visuel

En l’absence de contact visuel direct, un drone n’est pas autorisé à voler, le danger de collision étant trop important.

Intervention des services d’urgence

A proximité d’un accident, les drones sont interdits, pour éviter de déranger les services de secours.

Aéroport / héliport

Dans un périmètre de 5 kilomètres autour d’un aéroport et d’un héliport, les drones de plus de 500 grammes requièrent une autorisation.

Rassemblement humain

Il est interdit de survoler les rassemblements de personnes sans autorisation.

Vous trouverez des informations supplémentaires sur les directives et les questions concernant les drones sur le site internet suivant : www.ofac.admin.ch

Contrôler les panneaux photovoltaïques à l’aide de drones dotés de caméras thermiques

Les drones thermiques ont fait leurs preuves pour détecter les modules défectueux dans les installations photovoltaïques. Les drones sont équipés de caméras thermiques haute résolution qui détectent par infrarouge les panneaux photovoltaïques défectueux et les autres anomalies affectant l’installation. Utiliser des drones équipés de caméras thermiques opérant par voie aérienne est non seulement moins dangereux, mais aussi plus rapide et plus économique. Les drones filment par ailleurs sous plusieurs angles ce qui est essentiel pour une analyse approfondie. On peut ainsi éviter de recourir à des plates-formes élévatrices, dont la mise en place est coûteuse et prend beaucoup de temps. Qu’il s’agisse d’une installation photovoltaïque de 10 kWp ou de 1 MWp, Agrola mise sur la thermographie aérienne par drone. Cette technique permet d’analyser rapidement les installations, sans polluer l’environnement.

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