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Technique agricole

Sarclage au plus près des plantes

Les systèmes de désherbage mécanique assistés par caméra se démocratisent depuis une douzaine d’années. Le montage de la caméra sur la bineuse attelée à une interface de guidage représente le système le plus courant. D’autres concepts aussi précis et efficaces sont pourtant dispo nibles et ont été récompensés à l’Agritechnica.

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Publié le

Rédacteur, Revue UFA

L’évolution des machines pour le désherbage mécanique prend un essor considérable. Et l’électronique permet des progrès intéressants sur le plan du rendement à l’heure et surtout au niveau de la précision. L’assistance par caméra remplace ou complète les systèmes déjà précis de palpeurs, qui nécessitent des cultures bien développées. La difficulté principale réside dans le désherbage entre les plantes sur le rang. Là également, l’assistance par caméra peut aider à éliminer les adventices.

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La caméra montée sur le tracteur repère la culture et le panneau de référence.

Caméra sur la bineuse

A un stade précoce de la culture, les caméras montrent une grande efficacité. Elles proposent pour la plupart deux modes de reconnaissance, soit la couleur et la 3D qui détecte les plantes cultivées par leur taille. Le premier est à employer dans le cas où la culture se distingue facilement et en présence de peu d’adventices. Le mode 3D, en revanche, trouve son intérêt lorsque le sol est passablement recouvert de mauvaises herbes. Une différence significative de développement de la culture par rapport aux adventices est alors nécessaire. « Pour une bonne reconnaissance des plantes par la caméra, il faut imaginer la culture comme une ligne blanche sur la route », explique Claude Dumauthioz, entrepreneur de travaux agricoles à Pampigny, dans le canton de Vaud. « S’il manque des plantes, la ligne n’est plus continue et devient difficile à reconnaître pour la caméra. Et une certaine vitesse est nécessaire. » Claude Dumauthioz connaît bien la technique et travaille depuis sept ans avec l’assistance par caméra. Il dispose de trois sarcleuses Garford de six, huit et douze rangs avec des intervalles de 37,5 / 50 / 75 cm. « L’avantage principal est la précision. Si dans la culture le chauffeur voit la ligne, la caméra la voit aussi », explique l’entrepreneur.

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Les constructeurs proposent souvent le pack caméra et interface de guidage avec un éclairage adapté au type de caméra.

Caméra et interface

Pour réaliser un travail précis, au plus près de la culture, le temps de réaction entre l’image de la caméra et la réaction de la sarcleuse doit être en temps réel, en tenant néanmoins compte de la vitesse, ce qui est encore plus important dans les virages. « La caméra fixée sur la sarcleuse détecte les plantes à un mètre environ devant la machine et transmet l’information au translateur », explique Claude Dumauthioz. Dans la pratique, les constructeurs proposent des interfaces de guidage (translateur) permettant d’ajuster en permanence la position latérale de la bineuse. Le déport latéral atteint entre 20 et 25 cm pour la plupart de ces appareils. L’interface joue un rôle de stabilisateur dans le but d’optimiser le temps de réaction des déplacements latéraux de la bineuse. « Mes deux translateurs Garford sont ancrés dans le sol par des disques de guidage », explique Claude Dumauthioz. « Selon la culture et les conditions, je peux travailler à une vitesse de 10 km / h. » Une conception courte de l’interface entre le tracteur et la bineuse limite aussi le porte-à-faux. Un modèle qui permet l’attelage de machines d’autres constructeurs est naturellement un avantage.

Caméra installée sur le tracteur

Dans le cas du PFA-Row-Tracking, la caméra est placée entre les essieux du tracteur. Elle est généralement montée sur un support fixé sur le marche-pied. Le concept de binage assisté repose sur une caméra de dernière génération du fabricant Nalatec. Elle est orientée vers l’arrière et repère d’une part les lignes de la culture devant la bineuse et d’autre part un panneau de référence fixé sur le châssis de cette dernière. Grâce à ce panneau, un déplacement latéral de la machine (dans une parcelle en pente également) est détecté et corrigé à l’aide d’un vérin hydraulique agissant sur les bras de relevage du tracteur. La machine reste ainsi sur la ligne de culture. Le système se passe d’interface de guidage et permet l’emploi d’un tracteur plus léger. « Le poids de l’outil est transféré sur l’essieu arrière du tracteur, ce qui augmente la traction », selon les indications du fabricant. Le concept fonctionne de manière autonome, mais il est aussi possible de le combiner au système de correction RTK du tracteur.

En bref

Systèmes de sarclage assistés par caméra Caméra montée sur la bineuse, attelée à une interface de guidage

  • système le plus courant
  • la caméra gère le déport hydraulique latéral sur l’interface
  • l’interface est ancrée au sol par une / deux roues porteuses de guidage

Caméra montée sur la bineuse, Photoheyler attelage frontal

  • la caméra dirige les roues de la bineuse
  • les roues du tracteur sont dirigées de manière synchronisée
  • une correction sur la direction du tracteur est nécessaire en pentes

Caméra montée sur le tracteur, sans interface de guidage

  • la caméra est dirigée vers l’arrière
  • la caméra détecte la culture et un panneau de référence sur la machine
  • la correction latérale hydraulique agit sur le relevage du tracteur.

Haute précision

Le désherbage mécanique sur le rang pour limiter la concurrence reste une technique difficile. L’assistance par caméra a permis des progrès importants, mais la technique est exigeante sur plusieurs points. La sarcleuse Photoheyler qui désherbe 12 rangs a obtenu une médaille d’argent aux derniers Agritechnica Innovation Awards. Sur cette bineuse à attelage frontal sans interfaces, quatre caméras détectent les lignes de culture et dirigent les roues de la machine à l’aide de vérins hydrauliques. Le tracteur est dirigé de manière synchronisée. Selon le fabricant, le couplage rigide de la machine au tracteur ne nécessite aucune correction via le joystick dans les courbes ni dans les parcelles de forme irrégulière. « Par la correction sur la direction du tracteur dans les pentes, la Photoheyler maintient la trajectoire », explique le constructeur. Pour éviter de recouvrir la culture, les rotors sont positionnés de manière oblique et compensent la vitesse d’avancement. De ce fait, le rotor coupe la ligne à un angle de 90° et dépose les adventices dans l’inter-rang travaillé par les outils suivants. Les rotors de désherbage sont animés électriquement. Cette solution de désherbage exige en revanche un semis de précision avec un semoir monograine à implantation en quinconce exacte sur l’ensemble des socs de la machine.

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L’assistance par caméra permet de travailler aussi sur la ligne avec un rendement de 1 ha / h pour la Photoheyler. Photo : Planungsbüro Heinrich

« Si le chauffeur voit la culture, la caméra la voit aussi. »

Claude Dumauthioz, entrepreneur de travaux agricoles

Quel que soit le système de guidage assisté par caméra choisi, la précision du travail est le principal avantage. En sachant que la combinaison avec un système de palpeurs dans les cultures bien développées comme le maïs à partir du stade 5 à 6 feuilles reste intéressant. Les cultures réagissent différemment aux blessures des racines au plus près de la plante. Le maïs ou le soja préfèrent un léger buttage sur le rang plutôt qu’un sarclage serré risquant de blesser les racines. La combinaison du sarclage avec les systèmes actuels de traitement localisé ultra-précis apporte également des avantages. Le traitement de la ligne de culture ou ciblé plante par plante permet une importante économie de produit. 

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