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Gestion

L’agriculture suisse 2020

La demande pour certains produits a augmenté rapidement. La majorité des récoltes ont été bonnes grâce aux conditions climatiques. Le lait et le beurre étaient très demandés. Dans son survol annuel, l'Agence d'information agricole romande (AGIR) résume les événements les plus importants des 12 derniers mois.

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Publié le

L’année 2020 a été l’une des plus chaudes que l’on ait connues. Elle a démarré avec un hiver relativement sec et exceptionnellement doux. Au printemps, le manque de précipitations et la sécheresse ont fait monter l’inquiétude dans certaines régions. En revanche, le mois de juin a été plutôt humide et les fortes pluies de fin août ont entraîné des précipitations supérieures à la moyenne.

Production végétale

Les récoltes de foin ont été abondantes et les granges sont remplies. Le mois d’avril a été sec, mais cela n’a pas entraîné de déséquilibre car les agriculteurs disposaient alors encore de réserves de l’année précédente.

La crise sanitaire a eu une forte influence sur le marché des fruits et légumes. Les très faibles quantités importées entre le printemps et la fin de l’été ont obligé les consommateurs à se retourner vers les producteurs locaux. Par ailleurs, comme une majorité des Suisses a passé les vacances à la maison, l’habituelle période creuse estivale n’a pas eu lieu, et une forte quantité de fruits et légumes frais ont été consommés durant cette période.

Toutefois l’année n’a pas été de tout repos pour les agriculteurs suisses. Il a notamment fallu trouver des solutions d’urgence pour faire face à la difficulté de faire venir les saisonniers en Suisse pour la cueillette, à fin mars ; ou encore intensifier les circuits de distribution vers le commerce de détail et la vente directe, en raison de l’interruption des canaux de vente dans la restauration.

Du côté des patates, l’année 2020 a été bonne : 490'000 t ont été récoltées, soit 76'000 t de plus que l’année précédente. Le marché n’a toutefois pas échappé à la crise du coronavirus. Ce qui s’est manifesté par une augmentation massive des ventes de pommes de terre fraiches durant le semi-confinement et un effondrement du marché des pommes frites en raison de la fermeture des restaurants.

Globalement, après un hiver doux, les cultures étaient en très bon état. Le démarrage précoce de la végétation a eu pour effet une avance d’environ 10 à 14 jours dans le développement des cultures, qui s’est maintenue jusqu’à la récolte. Quant aux heures d’ensoleillement, nettement supérieures à la moyenne, elles ont eu un impact bénéfique sur la quantité et la qualité des fruits.

Comme les quantités produites correspondaient à la demande du marché, elles ont pu être écoulées sans problème majeur. Les quantités record de pruneaux ont toutefois représenté un défi. De son côté, l’auto-cueillette a connu un succès plus important que d’ordinaire vu la disponibilité des gens durant la crise sanitaire. On peut également noter que les stocks de fruits à cidre sont remplis et qu'ils sont en mesure de couvrir les besoins du marché pour plus de deux ans.

Quant aux vendanges, très précoces en 2020, elles ont été qualitativement bonnes mais quantitativement inférieures aux années précédentes dans toute la Suisse.

L’année, en revanche, a été sombre pour la betterave sucrière. Une grande partie des cultures ont été frappées par la jaunisse virale qui provoque le jaunissement des champs et affecte les racines, niveau taille et taux de sucre. Les betteraviers ont subi des pertes allant jusqu’à 50 %.

Du côté des céréales, la récolte de blé panifiable a été plus ou moins comparables à celles des deux années précédentes (385'000 t). La récolte de céréales fourragères a été sensiblement plus élevée qu’en 2019 (528'000 t contre 481'000 t).

Avec 88'000 t, l’année 2020 signe également un record pour la récolte de colza. Ce qui s’explique notamment par une augmentation de la surface cultivée en réponse à une forte demande. Record également pour la récolte de soja (6000 t) et baisse pour le tournesol, avec 14'000 t en moins qu’en 2019.  

Deux tendances ont marqué l’année sylvicole : d’une part, en raison du stress climatique et des bostryches, beaucoup de bois endommagé est encore parvenu sur le marché exerçant une pression sur les prix. D’autre part, pendant le confinement lié au coronavirus, de nombreuses personnes ont afflué dans les forêts situées à proximité des villes et y ont laissé quelques traces.

Production animale

La demande en œufs a connu une forte augmentation dans le commerce de détail durant le confinement. Elle a même explosé pour les œufs bio. Les ventes ont été jusqu’à 23% supérieures par rapport au même mois de l’année précédente. Si la situation s’est progressivement normalisée à partir de juin, il a fallu attendre début août pour que tous les produits à base d’œufs durs et teints soient à nouveau disponibles.

La consommation de poulets suisses a, pour sa part, poursuivi sa croissance en 2020. Le nombre de poussins d’engraissement jusqu’à début octobre de l’année en cours a augmenté d’environ 4% par rapport à l’année précédente.

Pour la première fois dans l’histoire récente du lait suisse, on enregistre moins de 20 000 exploitations laitières. Les ventes de produits laitiers restent en revanche élevées. La demande a augmenté dans le commerce de détail, particulièrement durant le confinement. Une situation tendue au niveau des stocks de beurre a pour sa part nécessité l’importation de 5800 t de beurre, en quatre tranches.

Le confinement et la fermeture des restaurants ont mis les prix de la viande bovine et de veau sous haute pression. Proviande a réagi en faisant congeler une partie de la viande grâce à des contributions.  A la réouverture des établissement publics, dès la mi-mai, la situation s’est vite rétablie. D’autant que le tourisme d’achat n’a pas repris avec la même intensité qu’avant le coronavirus, lorsqu’il a été à nouveau autorisé.  Le bilan global est positif. Les éleveurs de bétail ont généré environ 39 millions de francs de plus que durant la même période en 2019. Et les engraisseurs de veaux, 5 millions de plus.

Pour les producteurs de porcs, des prix rémunérateurs ont à nouveau pu être obtenus après 2019, grâce à une production adaptée aux possibilités d’écoulement. Après des années difficiles, ils ont pu investir et procéder à des améliorations au niveau de l’élevage et de la détention. Bémol, toutefois : depuis novembre, le marché se retrouve une nouvelle fois sous tension en raison d’une légère hausse de la production.

Et, pour finir, une bonne nouvelle concernant le miel. Le climat a été propice aux abeilles suisses en 2020. Les apiculteurs ont pu récolter en moyenne 29,9 kg de miel par ruche. C’est nettement plus que l’année précédente, où la récolte moyenne s’était élevée à seulement 13 kg. La récolte 2019 avait cependant été exceptionnellement basse à cause du mois de mai humide et froid.

Le résumé annuel du l'Agence d'information agricole romande (AGIR) est disponible comme pdf.

Source : AGIR

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