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Gestion

Numériser au lieu de classer

Dans l’agriculture, les assistants numériques ne font pas seulement leur entrée dans les champs et les étables, mais aussi de plus en plus souvent au bureau. Les justificatifs peuvent être saisis électroniquement, les écritures comptables, effectuées plus rapidement et les montagnes de paperasse, évitées. Ces outils facilitent le travail et libèrent du temps pour le contrôle et la gestion.

Le code QR a été développé en 1994 par l’industrie automobile japonaise afin d’identifier plus rapidement les composants utilisés dans la production. Sa...

Le code QR a été développé en 1994 par l’industrie automobile japonaise afin d’identifier plus rapidement les composants utilisés dans la production. Sa percée mondiale a eu lieu avec la diffusion des smartphones, qui peuvent le scanner facilement.

(Graphique : Revue UFA)

Publié le

La digitalisation est omniprésente, que ce soit dans les entreprises artisanales, au quotidien dans les bureaux ou dans l’agriculture. Les solutions en nuage et les applis promettent sans cesse de nouveaux allègements. Cependant, il n’est pas facile d’en garder une vue d’ensemble, surtout pour les néophytes en informatique. Et celui qui perd le contact avec ces nouvelles technologies se trouve confronté à des obstacles encore plus grands pour se familiariser avec celles-ci. Or la digitalisation progresse à un rythme effréné et s’y opposer irait à l’encontre du but recherché. La vraie question n’est donc pas de savoir s’il faut commencer à utiliser des assistants numériques, mais plutôt où y recourir et où y renoncer.

Promesses et réalités

En théorie, tout semble aller comme sur des roulettes : l’automatisation prend en charge toutes les tâches, à tel point que l’on se demande ce que l’on va encore faire de sa journée. Cependant, dans la pratique, ces outils digitaux ne fonctionnent pas de manière aussi harmonieuse qu’espéré. Il est ici essentiel de comprendre que ces assistants ne s’occupent pas automatiquement de toutes les tâches.

L’indépendance spatiale est un avantage certain.

En effet, l’utilisateur·trice conserve son rôle de donneur d’ordre, qui transmet des instructions et fournit des informations correctes. L’un des grands avantages du recours aux outils digitaux est l’indépendance spatiale ainsi obtenue dans le travail et les modalités de collaboration rendues possibles. Quant au gain de temps offert par ces derniers, il varie fortement en fonction du domaine d’application. Si ces outils ne font pas tout le travail à la place de la l’agriculteur·trice, ils offrent une aide ponctuelle permettant de se concentrer davantage sur les tâches de contrôle et de gestion.

La digitalisation dans la comptabilité agricole

La comptabilité a été un précurseur de la digitalisation dans l’agriculture. Ainsi, il y a déjà plus de quinze ans que le traditionnel « carnet du lait » a été remplacé par des logiciels de comptabilité. Aujourd’hui, les développements vont encore plus loin : de la facture QR, scannée par une application et transmise directement au programme de comptabilité, aux modèles d’écriture comptable automatisés. Très répandu dans l’agriculture, le logiciel AgroTwin Cash 2.0, qui permet de lire les factures et de créer des écritures automatiquement, en est un exemple.

L’automatisation fait gagner du temps et réduit le nombre d’erreurs.

Cette automatisation des processus fait gagner du temps et réduit le nombre d’erreurs. Avec le nombre croissant de paiements par carte, de transactions Twint et de factures électroniques, ces écritures comptables peuvent à elles seules dépasser la barre des 1000 écritures par an. Auparavant, il était courant de saisir manuellement chacune d’entre elles ; aujourd’hui, les fonctions modélisées permettent d’en traiter une grande partie en quelques secondes. Sans ces outils, le travail de comptabilisation prendrait des proportions trop importantes, plus guère réalisables sans assistance. Malgré cette simplification, les contrôles par l’utilisateur reste indispensable, car ils permettent de s’assurer que les processus automatisés se déroulent correctement. C’est que les outils digitaux ne doivent pas servir à remplacer le contrôle par des êtres humains, mais permettre de rendre les processus de travail plus efficients.

Passage à un bureau sans papier

Un sujet souvent discuté dans le cadre de la digitalisation est le bureau sans papier. Une fois que toutes les écritures comptables et paiements ont été réalisés, la question qui se pose est de savoir que faire des documents papier. La méthode classique consisterait à classer ceux-ci dans des dossiers, mais la digitalisation offre ici une alternative, à savoir le classement dématérialisé des documents. Cependant, tous les documents électroniques ne sont pas identiques. Le simple fait de photographier des justificatifs entraîne souvent des fichiers de grande taille. Ainsi, une numérisation professionnelle permet d’économiser de l’espace de stockage et d’améliorer la qualité. A cet effet, un scanneur peut aider non seulement à créer un fichier avec un faible volume de données, mais aussi à l’étiqueter correctement et à le sauvegarder dans le bon dossier, rendant cet appareil quasiment indispensable pour celui qui se fixe pour objectif de créer un bureau sans papier. Cette étape ne constitue cependant qu’un petit pas s’agissant de passer à un bureau sans papier. L’efficience n’est réellement atteinte que lorsque tous les documents sont saisis électroniquement et les processus, digitalisés. Or il y a souvent des processus où une digitalisation complète reste compliquée, notamment ceux impliquant plusieurs acteurs·trices (p. ex. bons de livraison pour les client·es ou collaborations intergénérationnelles). Dans ces deux exemples, une mise en œuvre précipitée peut mener à des conflits ou avoir d’autres effets délétères. Dans ces cas, il est alors avisé de garder une partie de la documentation ou des processus sous leur forme physique et de digitaliser ceux-ci dans d’autres domaines.

Analyser les processus, telle est la clé

Un autre aspect important de la digitalisation dans l’agriculture est la saisie de données importantes pour l’exploitation, par exemple pour les PER, ou les contrôles de label. C’est notamment ce que permettent certains logiciels, tels que « barto », un gestionnaire d’exploitation numérique. Il contient différents modules qui peuvent être intégrés progressivement dans l’exploitation, sans qu’il soit nécessaire de mettre immédiatement en réseau toutes les machines et tous les appareils. Il est en effet possible de souscrire un abonnement pour différents modules en fonction des besoins et de les utiliser au fur et à mesure.

L’étape la plus importante dans la digitalisation des processus de l’exploitation consiste cependant à analyser d’abord ces derniers, en se posant les questions suivantes : quels sont les processus de travail qui peuvent être digitalisés ? Où l’utilisation d’applis ou de programmes informatiques est-elle judicieuse ? Grâce à une représentation simple de l’organisation de l’exploitation (p. ex. un organigramme), chaque agriculteur·trice est en mesure de déterminer dans quel domaine il ou elle a déjà digitalisé certains processus et ceux dans lesquels il existe encore un potentiel. Les conseils et astuces des professionnel·les aident à maîtriser ces opérations ainsi qu’à déterminer quelles solutions peuvent être mises en œuvre progressivement et intégrées dans le travail quotidien. Un changement complet en une seule fois n’est que très rarement judicieux.

En fin de compte, le facteur le plus important pour une mise en œuvre réussie reste la volonté de changer. 

Cours d’IA pour les agriculteurs·trices

Le 14 janvier 2025, l’association Treuhand Solo-thurn-Baselland donnera pour la première fois un cours sur l’intelligence artificielle dans l’agriculture. Ce dernier aura lieu au centre de formation Wallierhof (SO). Pour plus d’infos et s’inscrire : www.atsobl.ch ➞ Kundenbereich (en all. seul.).

Agri Quiz : tracteur et entretien du tracteur

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Testez vos connaissances en participant à l’Agri Quiz de la Revue UFA. Les questions portent sur l’entretien et l’utilité de réaliser un service hebdomadaire du véhicule, l’origine ou encore les types de pneumatiques du tracteur.

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