Originaire d’Amérique du Nord, la truite arc-en-ciel est le poisson destiné à la consommation le plus produit en Suisse, avec environ 2000 tonnes annuelles. Très prisée des petites exploitations et des pêcheurs·euses amateurs, cette espèce robuste et à la croissance rapide est très appréciée sur le marché.
Gestion de la santé des poissons
Comme pour les autres espèces d’animaux de rente, la garde d’un grand nombre de truites du même âge dans un espace restreint favorise la propagation rapide des parasites, bactéries et virus. Dans ces conditions, la prévention constitue la meilleure stratégie.
Les principaux agents pathogènes
Parasites :ils sont les premiers responsables des problèmes sanitaires dans les élevages de truites. Protozoaires, vers et petits crustacés s’attaquent à la peau et aux branchies, pouvant entraîner une mortalité importante, surtout chez les jeunes poissons.
Les parasitoses les plus courantes sont l’ichthyophthiriose ou maladie des points blancs (causée par Ichthyophthirius multifiliis), la costiase (causée par Ichthyobodo necator), la gyrodactylose (causée par Gyrodactylus sp.), l’amibiase des branchies (causée par diverses espèces) et celles causées par la sangsue piscicole (Piscicola geometra).
Bactéries :les maladies d’origine bactérienne touchent surtout les jeunes truites, mais les spécimens plus grands ne sont pas épargné par certains germes.
Les maladies principales sont la furonculose (causée par Aeromonas salmonicida), la yersiniose ou maladie de la bouche rouge (causée par Yersinia ruckeri), la flavobactériose systémique et la maladie bactérienne des branchies (causées par Flavobacterium psychrophilum), et la columnariose ou maladie de la selle (causée par Flavobacterium columnare), ainsi que la maladie de la fraise (causée par des bactéries de type Ricketsia).
Virus :rares en Suisse, les infections virales ont cependant des conséquences majeures.
Trois maladies virales sont des épidémies à éradiquer : la septicémie hémorragique virale, la nécrose hématopoïétique épizootique et l’anémie infectieuse du saumon. En cas de détection, tous les poissons doivent être abattus et l’installation complètement désinfectée.
Champignons :les infections fongiques sont principalement problématiques durant l’incubation des œufs ou chez les truites mâles sexuellement matures. L’affection la plus fréquente est la saprolégniose (causée par Saprolegnia parasitica).
Prophylaxie
Etat sanitaire des poissons :l’idéal est de maintenir un cheptel de géniteurs propres et de produire ses propres alevins. A défaut, il est essentiel de s’approvisionner auprès de fournisseurs de confiance, garantissant des poissons cliniquement sains, fournis avec un document d’accompagnement.
Dans la mesure du possible, il convient d’appliquer le système de gestion « tout dedans – tout dehors » et d’éviter de mélanger des truites de diverses provenances.
Pathogènes :l’utilisation d’eau de ruisseau peut introduire des agents pathogènes dans l’installation. Privilégier une eau de source, surtout pour les œufs et les alevins, permet de réduire ce risque.
Environnement :les bassins doivent fonctionner en parallèle, chacun avec son apport en eau propre, car une eau qui s’écoule d’un bassin à l’autre (configuration en série) entraîne un risque de contamination pour les bassins en aval. Or les jeunes truites ont besoin d’une eau de la meilleure qualité possible.
En outre, une nourriture de haute qualité, avec une granulométrie adaptée, est essentielle pour leur croissance.