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Production animale

Prévention des mammites

La santé du pis dépend de multiples facteurs tels que la gestion, l’alimentation, la technique et l’hygiène de traite, l’exploitation elle-même ainsi que les différents agents pathogènes. L’essentiel est d’observer, d’analyser et d’en déduire les solutions appropriées.

Le trempage des trayons après la traite contribuant à assurer une bonne hygiène de traite, il fait partie des mesures préventives importantes pour préve...

Le trempage des trayons après la traite contribuant à assurer une bonne hygiène de traite, il fait partie des mesures préventives importantes pour prévenir les mammites. 

(Photo: iStock)

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Category Manager Pharmaceuticals, Provet SA

Chef du secteur marketing, UFA SA

On classe les germes à l’origine des mammites en trois catégories : les germes environnementaux (p. ex. Streptococcus uberis, E. coli, Klebsiellas), les germes associés (p. ex. Staphylococcus aureus, Str. uberis) et les germes opportunistes (p. ex. levures).Cette classification a son importance lorsque l’on considère les mesures à prendre. Les germes environnementaux sont, en effet, généralement transmis entre les traites (réservoir = excréments, litière), tandis que la transmission des germes associés se fait pendant la traite (réservoir = pis). La particularité de Str. uberis est de ne pas seulement être présent dans l’environnement, mais aussi, pour certaines souches, de se transmettre d’une vache à l’autre, à l’instar de Staph. aureus. A noter par ailleurs que Str. uberis peut s’encapsuler et ainsi échapper au système immunitaire mammaire, entraînant des mammites chroniques répondant mal aux antibiotiques.

Environnement et gestion

Logettes

L’hygiène dans les logettes ou les aires de repos est cruciale : les excréments contiennent des germes environnementaux, qui se transmettent aux trayons et à la mamelle durant les 12 à 14 heures quotidiennes où les vaches sont couchées. Les mamelles souillées sont un facteur de risque pour la transmission des germes pendant la traite. En principe, plus la litière contient de fumier, plus la croissance bactérienne est forte. Il vaut donc la peine de retirer le matériel humide et sale des logettes, afin que celles-ci sèchent plus vite. On veillera également à nettoyer régulièrement les emplacements fréquemment utilisés : abreuvoirs, couloirs et chemins. Par ailleurs, la litière contient davantage de bactéries lorsqu’elle est constituée de petites particules et celles-ci adhèrent plus fortement à la peau des trayons, ce qui favorise la contamination.

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Les blessures au pis favorisent la pénétration d’agents pathogènes dans la mamelle.

(Photo: la-vache-fertile.ch)

Phases de stress

Facteurs de stress (stress thermique, changements de groupes ou de troupeau) et carence énergétique (hausse des corps cétoniques dans le sang et manque de glucose) affaiblissent les défenses immunitaires et accroissent le risque de mammites. Les infections mammaires surviennent le plus souvent durant les premières semaines post-partum ou après le tarissement, précisément pendant les phases où le système immunitaire est déjà fortement sollicité. Il est donc essentiel de veiller à assurer une gestion optimale et une alimentation adaptée aux besoins.

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L’image montre la formation d’un anneau de peau dure (hyperkératose) à l’extrémité du trayon, ce qui peut se produire en cas de surtraite ou d’utilisation de manchons inadéquats.

(Photo: la-vache-fertile.ch)

Facteur vache

Le canal du trayon constitue la première porte d’entrée des germes. Le sphincter situé à l’extrémité du trayon et le bouchon de kératine jouent donc un rôle particulièrement important pour prévenir l’écoulement du lait de même que la pénétration de germes. L’intégrité de la peau du trayon est également essentielle, car toute fissure à ce niveau forme un réservoir de germes. Faiblesse des sphincters, écoulement du lait avant le vêlage, verrues ou blessures favorisent aussi la pénétration d’agents pathogènes dans la mamelle.

Technique de traite

La formation d’anneaux (hyperkératose) à l’extrémité du trayon est un indicateur de la qualité du travail de traite. Elle résulte d’une stimulation permanente par étirement et compression de cette zone par le manchon de traite. Une traite trop « forte », des manchons inadaptés ou une surtraite en sont la cause. Cette dernière entraîne une sollicitation excessive des trayons, voire une stase de sang et de liquide tissulaire. Il faut trouver le bon équilibre entre la vidange de la mamelle et la durée de la traite. En ce qui concerne les manchons, qu’il faut remplacer au moins tous les six mois selon la qualité du caoutchouc, la forme, la taille, la dureté et la propreté sont également des caractéristiques à prendre en compte. Un certain nombre d’autres facteurs doivent être considérés lors de la traite :

  • Propreté de la mamelle
  • Amouillage
  • Gobelets trayeurs propres
  • Formation de groupes
  • Fermeture du sphincter seulement 30 à 60 minutes après la traite

Hygiène de traite

Les mesures assurant l’hygiène de traite sont essentielles, surtout en présence de germes contagieux :

  • Port de gants
  • Pré-moussage : nettoyage des trayons ou des mamelles sales et élimination des bactéries sur la peau des trayons
  • Désinfection intermédiaire des instruments de traite
  • Trempage des trayons après la traite. Différentes substances entrent dans la composition des produits de trempage : dioxyde de chlore, chlorhexidine, iode et acide lactique (voir tableau). Le choix de la substance adaptée dépend des caractéristiques souhaitées. Soins : santé de la peau des trayons, gestion des logettes, pression infectieuse. Désinfection : pression infectieuse, germes considérés. Fonction : vaporisation, trempage.

Affouragement

Soutenir le système immunitaire

Grâce son effet sur le système immunitaire, l’alimentation permet également d’influencer de manière positive la santé du pis. Le risque de mammite est notamment au plus haut durant les semaines qui suivent le vêlage. En effet, un déficit énergétique et une concentration élevée de corps cétoniques dans le sang (qui à leur tour inhibent la gluconéogenèse, soit la production du glucose) influencent à la baisse la capacité de réaction des cellules immunitaires. Les vaches en déficit énergétique sont donc plus vulnérables. Pour une bonne santé mammaire, il faut à tout prix éviter ce cas de figure en début de lactation, ce qui passe par une alimentation adaptée en phase tarie, favorisant une ingestion élevée de matière sèche (MS). Plus celle-ci est élevée, plus la baisse d’ingestion autour du vêlage est faible et mieux la vache peut couvrir ses besoins en énergie.

La santé du foie est essentielle

Avec ses 1500 processus métaboliques, le foie est l’organe central du métabolisme. Il joue notamment un rôle décisif dans l’approvisionnement énergétique : d’une part, il est responsable de la production et du stockage du glucose ; d’autre part, il régule le métabolisme des graisses et produit des corps cétoniques en cas de mobilisation accrue des graisses. Plus la santé du foie est bonne, plus sa capacité à synthétiser du glucose et à métaboliser les graisses reste intacte. Une cure hépatique régulière avec des produits adaptés (p. ex. UFA-Hepato) soutient donc indirectement la santé mammaire.

Le risque de mammite est le plus élevé durant les semaines qui suivent le vêlage.

Les additifs à la rescousse

Les antioxydants naturels trouvent une place de choix dans les aliments de phase tarie ou de démarrage en matière de protection contre les radicaux libres. Produits naturellement dans l’organisme (p. ex. lors de la respiration ou la respiration cellulaire), ces derniers endommagent les cellules saines en leur capturant des électrons. Les antioxydants agissent comme des capteurs de radicaux libres en cédant un électron, sans se transformer eux-mêmes à cette occasion en composés agressifs. Ils protègent ainsi les cellules en interrompant la réaction en chaîne, réduisant le stress oxydatif. A titre d’exemple, le bêta-carotène est un antioxydant naturel puissant. Outre l’approvisionnement énergétique, les additifs sont donc également en mesure de soutenir l’immunité et, par conséquent, la santé mammaire. 

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