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Gestion

Regarder ce qui se fait ailleurs

La société, le climat et les marchés imposent des exigences toujours plus élevées à l’agriculture. Pour être innovants et flexibles, les agriculteurs et agricultrices de demain ont besoin d’une formation solide. La communication, l’économie d’entreprise et le courage d’élargir son horizon et d’explorer de nouvelles voies sont primordiaux dans un tel contexte.

Yogourts fabriqués avec le lait de l’alpage

Yogourts fabriqués avec le lait de l’alpage : l’association Verein Alpkäserei Flumsberg commercialise ses produits via le commerce de détail et en ligne. Grâce au partenariat avec les remontées mécaniques et les restaurants, les promeneurs·euses peuvent également consommer directement sur place les produits de l’alpage.

(Photo : Bergbahnen Flumserberg)

Publié le

Au Flumsberg, 50 agriculteurs ont réalisé un projet commun en partenariat avec les communes concernées. Le lait des neuf alpages est transformé dans une nouvelle fromagerie. Les produits sont commercialisés sous une marque spécifique. La production locale a été renforcée, les agriculteurs·trices réalisent une valeur ajoutée plus élevée et l’avenir des alpages est garanti. En 2020, ce projet innovant et interprofessionnel a reçu l’agroPrix, un prix décerné par emmental assurance. Dans l’agriculture, l’innovation joue un rôle tout aussi important que dans d’autres branches de l’économie. Mais quelles sont les conditions à réunir pour que des innovations voient le jour ? La formation professionnelle a-t-elle une incidence ?

Faire comme avant, ça ne suffit plus

Les personnes qui veulent survivre dans un cadre aussi compétitif ont besoin d’une formation solide. Les exigences envers les professionnels actifs dans l’agriculture augmentent constamment, comme dans le reste de l’économie. Il est inconcevable de continuer à pratiquer le métier d’agricultrice ou d’agriculteur comme le faisait les générations précédentes. La population doit continuer à être approvisionnée en denrées alimentaires saines et de haute qualité. Il convient également de préserver la fertilité des sols et de favoriser la biodiversité. Un mode d’élevage respectueux des animaux et l’entretien du paysage sont d’autres éléments importants. Tout cela doit se faire dans le cadre d’une approche « en ligne avec le marché », la production devant être adaptée à la demande. Outre un lien étroit avec la nature et les animaux, un bon sens technique et de solides connaissances dans les domaines de la gestion et de la vente sont indispensables. Ces aptitudes sont des bases indispensables pour les futurs agriculteurs et agricultrices.

L’agriculture au centre des débats

Le cadre législatif toujours plus strict impose d’être plus flexible et d’essayer des nouvelles solutions. Les attentes de la société aug mentent elles aussi constamment. Comme les initiatives sur l’eau potable et les pesticides l’ont démontré, chacun·e est convaincu·e d’avoir voix au chapitre concernant l’agriculture. Les denrées alimentaires sont un sujet émotionnel. Payant des impôts qui sont notamment utilisés pour financer l’agriculture, beaucoup de gens estiment avoir aussi leur mot à dire pour les méthodes de production. Au premier abord, on peut penser qu’il s’agit de quelque chose de négatif. Ce droit de regard de la population sur l’agriculture peut cependant aussi être considéré comme une chance : cela nous oblige à bien réfléchir à pourquoi nous faisons les choses de telle ou telle manière et à être capable de l’expliquer. Les agricultrices et les agriculteurs d’aujourd’hui doivent par conséquent disposer de capacités plus étoffées dans le domaine de la communication. Les consommateurs·trices ont des questions et s’attendent à ce qu’on y réponde. Les agriculteurs·trices doivent observer les marchés, identifier les potentiels qui en découlent et oser les réaliser. Bien qu’il n’existe pas de filet de sécurité pour cette profession, il faut toujours garder à l’esprit qu’une récolte invendable engendrera des frais et des coûts sans même permettre de générer de recettes. Il est donc essentiel d’avoir de bonnes compétences en comptabilité.

Le CFC n’est qu’une première étape

Bien sûr, iI y a toujours des surdoué·es, mais la plupart des gens ne pourront pas acquérir toutes les compétences précitées dans le cadre de leur formation de base. Ce qui vaut pour le reste de la société s’applique aussi à l’agriculture : toute sa vie durant, il faut apprendre. Or un·e chef·fe d’exploitation indépendant·e aura de plus en plus besoin de disposer d’une formation supplémentaire en plus de son CFC. Il arrive que certaines personnes reçoivent le gène de l’entrepreneuriat à la naissance. Mais même lorsque c’est le cas, il est judicieux de suivre une formation continue. Dans les modules de l’examen professionnel et de l’examen de maîtrise, on apprend tout ce dont on a besoin pour la gestion d’entreprise stratégique, y compris la planification et le financement économiques. Il s’agit de bases importantes pour développer une exploitation avec succès. La formation continue est par ailleurs idéale pour se constituer un réseau professionnel de collègues et échanger avec eux. Cela nous permet d’élargir notre horizon, de développer de nouvelles idées et de bénéficier des expériences d’autres personnes. La constitution d’un réseau avec d’autres professionnels peut aussi favoriser la collaboration, ce qui représente une énorme opportunité pour les exploitations agricoles. Il vaut la peine d’analyser toutes les alternatives allant de l’utilisation en commun de certaines machines à la communauté d’exploitation.

Pour développer de bonnes idées, il faut entretenir des contacts et échanger des expériences, en veillant à s’ouvrir aux autres.

Un nouveau regard

Il existe aussi un autre domaine dans lequel l’agriculture ne se différencie pas des autres branches : les deuxièmes formations apportent de nouvelles visions et dynamisent ainsi la profession. « Nous avons toujours fait comme ça » et « c’est impossible » sont des notions qui leur sont étrangères. Un tel contexte laisse beaucoup de place pour de nouvelles idées. Certes, bon nombre d’entre elles s’apparentent au brassage d’idées et sont effectivement irréalisables. Mais cela permet de susciter des réflexions, de procéder éventuellement à des améliorations de détail et de développer des projets innovants sur la base de ces visions. Pour voir le jour, les innovations impliquent une bonne formation. Pour développer de bonnes idées, il faut élargir son horizon, entretenir des contacts et échanger des expériences. Sachant que ce sont les discussions controversées qui permettent à tout un chacun d’avancer, il faut veiller à s’ouvrir aux autres. Le contexte de la politique agricole joue bien entendu aussi un rôle. Identifier la marge de manœuvre dont on dispose et la mettre à profit est toutefois quelque chose que chacun doit faire de lui-même. 

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