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Production animale

La peste porcine africaine se rapproche

En septembre, la peste porcine africaine est également arrivée en Allemagne. Elle se rapproche ainsi de plus en plus de la Suisse qui peut également être touchée à tout moment. Chaque éleveur ou engraisseur de porcs doit prendre des mesures de biosécurité strictes pour protéger ses animaux.

L’OSAV recommande d’installer une clôture autour de l’exploitation, afin que les porcs domestiques ne puissent d’aucune manière entrer en contact avec d...

L’OSAV recommande d’installer une clôture autour de l’exploitation, afin que les porcs domestiques ne puissent d’aucune manière entrer en contact avec des sangliers.

(Photo: UFA AG)

Publié le

Actualisé le

Rédactrice, Revue UFA

Le cauchemar de tout agriculteur est la survenue, dans son exploitation, d’une épizootie hautement contagieuse qui nécessite d’abattre tout le troupeau et mette en danger la survie de son entreprise. Telle est l’expérience cruelle que des milliers d’éleveurs porcins dans le monde ont faite ces dernières années.
Aujourd'hui, le sujet est également d’actualité en Allemagne. Au mois de septembre, un premier cas de sanglier atteint a été signalé. Jusqu'au début du mois de novembre, 133 cas de PPA chez les sangliers ont été recensés en Allemagne, principalement dans le Brandebourg.
En Europe, les porcs domestiques sont également touchés. Jusqu’à la fin du mois d’octobre 2020, un total de 1020 cas de porcs domestiques ont été signalés. Le plus grand nombre de contaminations a été enregistré en Roumanie avec 842 cas, suivi de 102 cas en Pologne et de 19 cas en Bulgarie.

Qu’est-ce que la PPA ?

La peste porcine africaine est une maladie virale qui touche les porcs et les sangliers. Cette maladie très contagieuse est généralement mortelle en quelques jours. Elle ne présente heureusement aucun danger pour l’être humain.
Les symptômes (fièvre élevée, morts subites, saignements cutanés, avortements, diarrhée, perte d’appétit ou mauvaises performances d’engraissement) ne se manifestent pas toujours dans tout le troupeau, apparaissant parfois sur quelques individus seulement. Le pire reste l’absence de vaccin et le fait qu’il faille abattre tout le troupeau lorsqu’on découvre qu’il est contaminé.
Le virus se répand dans le sang, les excréments, l’urine, la salive et les tissus de l’animal atteint. Les cadavres des animaux malades et leur viande, lorsqu’elle n’a pas été chauffée, restent infectés pendant des mois, raison pour laquelle la maladie contamine facilement d’autres animaux.
Jusqu’à présent, la Suisse a été épargnée par la PPA, mais selon l’OSAV, le risque de contamination sur notre territoire est élevé. L’introduction du virus par l’importation de produits à base de viande de porc ou de sanglier infectés est considérée comme le danger le plus important. Le fait de jeter les restes de nourriture est potentiellement très risqué, de sorte qu’il est très difficile d’évaluer les risques. C’est pourquoi les consommateurs sont enjoints à ne pas rapporter en Suisse de viande de porc ou de sanglier des régions concernées.

Chaque exploitation doit se protéger

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Le sas hygiénique comprend le changement de bottes et de vêtements, le lavage des mains et un bain désinfectant.

(Photo: UFA AG)

Chaque exploitation porcine doit appliquer les règles de biosécurité fondamentales. Cela ne concerne pas que les exploitations d’élevage, mais aussi les exploitations d’engraissement. Mettre en œuvre les mesures d’hygiène demande certes du temps à l’agriculteur et à ses employés, mais cet investissement est dérisoire comparé aux pertes causées par une épidémie. Ces mesures d’hygiène doivent être appliquées en prévention non seulement de la PPA, mais aussi d’autres maladies. La liste des mesures recommandées par l’OSAV pour protéger les exploitations est présentée dans l’encadré. 

Protégez vos porcs en respectant les règles de biosécurité suivantes

  • Ne donnez pas de restes de repas à vos porcs. 
  • Contrôlez strictement l’entrée de personnes extérieures sur votre exploitation (conducteurs, conseillers, contrôleurs et vétérinaire). 
  • Ne pénétrez dans la porcherie, vous et votre personnel, qu’après être passés par un sas d’hygiène, où vous enfilez un habit et des bottes réservés à la porcherie. Cette règle s’applique à toute personne entrant dans la porcherie. 
  • Sensibilisez tous les collaborateurs de votre exploitation ! Le site web de l’OSAV met à disposition du matériel d’information. 
  • Ne donnez pas d’aliments provenant des régions touchées par la PPA. • Empêchez tout contact entre vos cochons domestiques et des sangliers: double clôture solide autour de l’aire de sortie, aliments et litière entreposés dans un lieu inaccessible, etc. 
  • Faites appel au vétérinaire en cas de symptômes de maladies générales avec fièvre dans votre troupeau. Il peut alors entreprendre un examen d’exclusion de la PPA.
  • Plus d'informations ici

Source OSAV

Identification des risques

Le feu de signalisation risque PPA Suisse est un outil en ligne gratuit qui permet de déterminer la situation en matière de biosécurité dans les exploitations agricoles. Le feu de signalisation risque PPA Suisse est atteignable avec l’inscription par le compte Suisag et permet de répondre à un questionnaire à choix multiple. L'outil indique alors la classe de risque dans laquelle se situe l'exploitation et génère une liste de tâches (to do list) permettant de réduire le risque de PPA. 

Programme de détection précoce

Afin de détecter une apparition soudaine de l’épizootie chez les sangliers en Suisse et d’enrayer la propagation de celle-ci dans toute la population, l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) a élaboré en 2018, en collaboration avec l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), le programme national de détection précoce de la PPA chez les sangliers. Depuis, tous les sangliers retrouvés morts et tous les individus malades ou percutés qui ont été abattus sont examinés.
Si la PPA venait à être diagnostiquée sur un sanglier en Suisse, elle devrait être combattue efficacement grâce à une étroite collaboration entre toutes les autorités concernées dans les domaines de la médecine vétérinaire, de l’agriculture, de la sylviculture et de la surveillance de la chasse. Des directives techniques ont été élaborées en s’appuyant sur les expériences des pays européens contaminés. Par exemple, dans les zones forestières où se trouvent des animaux infectés, il faudra aménager des zones refuge pour les animaux sauvages et imposer des restrictions pour la chasse et la sylviculture. L’OSAV précise en outre qu’il sera interdit de s’écarter des sentiers forestiers et que les chiens devront être tenus en laisse.

De lourdes pertes

La survenue de la PPA dans une exploitation implique de lourdes pertes pour l’éleveur. Les frais de lutte contre l’épizootie sont pris en charge par différents acteurs. En vertu de l’art. 31 de la loi sur les épizooties (LFE), les cantons allouent une indemnité pour les pertes d’animaux et couvrent tout ou partie des frais de lutte. Dans le cas d’épizooties hautement contagieuses (p. ex. fièvre aphteuse, peste porcine africaine, peste porcine classique, maladie vésiculeuse du porc), la Confédération verse des indemnités pour les pertes d’animaux. Les conditions donnant droit à des indemnités sont expliquées dans l’encadré.

Indemnités pour pertes d’animaux, art. 32 de la loi sur les épizooties (LFE)

Des indemnités pour pertes d’animaux sont allouées lorsque: 

  • des animaux périssent ou doivent être tués en raison d’une épizootie; 
  • des animaux atteints d’épizootie périssent ou doivent être tués par suite du traitement auquel ils ont été soumis par ordre de l’autorité; 
  • des animaux doivent être abattus ou tués et éliminés sur ordre de l’autorité pour prévenir la propagation d’une épizootie; 
  • des animaux sains périssent ou doivent être abattus ou tués et éliminés par suite d’une intervention ordonnée par l’organe compétent de la police des épizooties.
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