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Production animale

Les sels acides facilitent la tâche

Pour la truie et ses porcelets, une mise bas rapide et exempte de problèmes est une condition préalable pour que la période d’allaitement se déroule bien. Dans cette perspective, la disponibilité du calcium dans le métabolisme de la truie joue un rôle essentiel.

Publié le

Responsable du ressort Recherche et Essais chez UFA SA

Responsable du programme de production porcine UFA

Mise bas prolongée, augmentation du nombre de porcelets mort-nés, souvent accompagnée de troubles digestifs pouvant aller jusqu’à la constipation et du syndrome de dysgalactie postpartum (SDPP) : au cours de la période entourant la mise bas et en début de période d’allaitement, de nombreuses exploitations porcines sont confrontées aux défis précités, qui se muent alors en problèmes de troupeau. Au cours de la période entourant la mise bas, l’utilisation de produits à base de calcium facilement digestible, la distribution de vitamine D (en vue de favoriser une meilleure absorption du calcium) et de fibres supplémentaires permettent de remédier en partie à ce problème. Toutes ces mesures ne résolvent cependant pas l’origine du problème. Par conséquent, il vaut la peine d’être d’autant plus attentif à la composition de la ration des truies gestantes, en particulier durant la semaine de préparation à la mise bas.

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Pour que la mise bas se déroule bien et pour un bon début en phase d’allaitement, il faut que la truie soit bien préparée au cours de la période précédant la mise bas.

(Photo: Eva Studinger)

Mesures préventives

Pour que tout aille bien à la porcherie, il est impératif que les besoins élémentaires des truies soient couverts correctement. En premier lieu, la ration doit être élaborée de manière à ce que ses teneurs soient adaptées à chaque phase. L’hygiène des composants et de la ration a un effet positif sur l’ingestion. Un fourrage bien structuré, avec une teneur suffisante en fibres, incite les truies à mâcher et concourt à un pH de l’estomac optimal, ce qui freine le développement des germes pathogènes. En outre, une alimentation basée sur le BCS, en vue d’atteindre une note de 3,5 au moment du transfert dans la porcherie de mise bas empêche que les animaux n’engraissent trop.

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Classes BCS (Body Condition Score) chez la truie d’élevage. 

Mais même en appliquant toutes les mesures préventives évoquées, il arrive que les problèmes mentionnés précédemment surviennent. Ils sont généralement dus à un dysfonctionnement de la gestion du calcium. Dans ce cas, la truie n’a pas assez de calcium librement disponible pendant la mise bas. Cela peut être dû à un déséquilibre au niveau du bilan électrolytique. L’écart entre les électrolytes des cations (positifs) et des anions (négatifs) se calcule à l’aide du bilan alimentaire cations-anions (BACA) (voir encadré).

Calcul du bilan cations-anions

BACA (mmol / kg MS) = 49,9 X Ca + 82,3 X Mg + 43,5 X Na + 25,6 X K – 59 X P – 28,3 X Cl – 13 X (Met+Cys)

L’addition de la méthionine et de la cystéine indique la teneur en soufre.

Source : Kienzle, 1997

Eviter un risque d’alcalose métabolique

En cas de BACA élevé (> 400 mmol / kg MS), on parle de métabolisme basique. Les mécanismes de régulation du calcium en vue de la mise bas ne fonctionnent alors pas comme ils le devraient. Les signaux émis par la parathormone, qui déclenche le prélèvement de calcium facilement disponible dans les os et entrave le lessivage du calcium soluble via les reins, ne sont pas entièrement convertis dans le métabolisme. Suite à cela, la part de calcium difficilement disponible augmente, ce qui entrave les contractions liées à la mise bas, le péristaltisme intestinal et les contractions musculaires. On parle aussi d’alcalose métabolique. Pour cette raison, il est extrêmement important que le BACA baisse constamment en fin de phase de gestation et surtout durant la semaine de préparation.

L’augmentation des anions à effet acidifiant stimule la mobilisation du calcium : le calcium libre facilement disponible soutient la truie. Il en découle encore un autre effet, à savoir un abaissement du pH de l’urine, qui devient plus acide. Cela freine le développement des germes pathogènes et prévient les infections des voies urinaires et génitales. Sachant qu’il existe une corrélation étroite entre le pH du sang et de l’urine, mesurer le pH de l’urine est un bon moyen pour contrôler l’état métabolique d’un animal. Chez la truie, le pH normal avoisine 7,5.

Calculer le BACA et rajouter des sels acides

En analysant différentes rations et en procédant aux corrections nécessaires, UFA a acquis des connaissances qui lui permettent de savoir comment atteindre un BACA optimal (voir tableau). Dans toutes les exploitations qui sont parvenues à abaisser un BACA excessif en phase de gestation, on a constaté que la mise bas et le début de la période d’allaitement se déroulaient mieux. C’est ce qui a incité UFA à introduire un nouveau calculateur BACA dans son plan d’alimentation porcine. Ce calculateur donne des points de repère pour la ration.

L’utilisation de UFA pig-care avec sels acides (anions) au cours de la période de préparation (sept jours avant la mise bas jusqu’à deux jours après) permet d’abaisser le BACA au niveau souhaité dans le métabolisme. Parallèlement à cela, le pH de l’urine se décale dans la zone acide. Cela entrave la prolifération des germes pathogènes dans l’urine et les voies génitales et réduit le risque infectieux. Les chefs d’exploitation qui utilisent UFA pig-care évoquent tous des mises bas moins longues, une diminution des cas de SDPP ainsi qu’une meilleure ingestion chez les truies pendant la phase d’allaitement.

Vérifier la ration

Pour qu’elles aient un bon sentiment de satiété et respecter les directives de protection animale, les truies en gestation reçoivent souvent du fourrage grossier à titre de complément à l’aliment pour truies gestantes. Or ces fourrages présentent souvent un bilan cations-anions élevé (voir tableau) et sont coresponsables des alcaloses métaboliques. Il est par conséquent judicieux d’analyser précisément les rations pour truies en gestation affichant une part de fourrages grossiers supérieure à 15 % de la MS totale ingérée. Une analyse des fourrages grossiers distribués en fait partie. Les analyses de fourrages grossiers indiquent des écarts individuels entre les exploitations en matière de nutriments et de minéraux. Concernant le potassium, on constate par exemple des écarts importants au niveau des fourrages secs mais également des pulpes séchées. Le BACA de la ration globale peut varier en conséquence. 

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