Le travail intensif du sol, tel que le labour conventionnel (ou «labour par inversion»), peut être associé à des problèmes environnementaux et agronomiques, par exemple à une perte de matière organique et de biodiversité du sol ainsi qu’à une augmentation de l’érosion du sol. Pour y remédier, des pratiques alternatives ont été proposées sous le nom de «travail du sol de conservation», allant du semis direct au travail du sol sans inversion.
Pour développer des systèmes agricoles durables, il est essentiel de comprendre comment ces différentes pratiques de travail du sol affectent la productivité des cultures mais également la fertilité des sols. Un essai réalisé à Changins a donc comparé l’impact du semis direct sur le rendement du blé d’hiver et la fertilité du sol treize ans après son introduction dans un sol argileux et un sol limoneux, et l’a comparé à l’impact du:
- travail minimum du sol (5-8 cm de profondeur)
- du travail superficiel du sol (12-15 cm de profondeur)
- du labour conventionnel (20-25 cm de profondeur).
Plus précisément, les scientifiques ont évalué les paramètres suivants:
- le rendement des cultures et la qualité des grains de blé d’hiver
- les stocks de carbone (C) organique et de macronutriments dans le profil du sol à 50 cm de profondeur, l’abondance des microbes du sol et la qualité structurale du sol.
Résultats de l’étude
- Le semis direct a donné le rendement annuel relatif le plus faible.
- Les concentrations en C organique du sol et en C de la biomasse microbienne étaient comparables entre le semis direct et le travail minimum du sol.
- Les stocks de C organique du sol et d’éléments nutritifs majeurs ne différaient entre les traitements de travail du sol que dans les 10 cm les plus superficiels.
- Les pratiques de travail du sol sans inversion ont amélioré la porosité du sol.
- Le travail minimum du sol apparaît comme une pratique offrant de multiples avantages agronomiques et environnementaux.
Source: Newsroom Agroscope







