À l’heure actuelle, l’agriculture suisse produit encore une bonne moitié de la nourriture dont la population a besoin (taux d’auto-approvisionnement brut). Au cours des dernières années, cette valeur n’a cessé de diminuer. Le 17 juillet marque le « Food Overshoot Day ». C’est le jour où, statistiquement, l’approvisionnement indigène s’épuise. Dès ce jour et ce jusqu’à la fin de l’année, la population suisse sera tributaire de denrées alimentaires importées pour se nourrir.
L’Allemagne peut s’alimenter elle-même jusqu’au 1er novembre.
La Suisse compte ainsi parmi les plus gros importateurs nets au niveau mondial. L’Allemagne, en revanche, dotée d’un taux d’auto-approvisionnement de 88 %, peut se nourrir avec de la nourriture produite dans le pays jusqu’au 1er novembre. L’agriculture française produit quant à elle suffisamment de denrées alimentaires pour subvenir entièrement aux besoins de sa population.
Terres agricoles rares et besoins croissants
L’espace réservé à la production à l’échelle mondiale se fait rare. Cette situation est due d’une part à la diminution des surfaces agricoles en raison de l’urbanisation, de l’érosion, de la salinisation et de la pénurie d’eau, et d’autre part, à l’augmentation de la population, et partant, des besoins en nourriture. Il suffit de quelques perturbations, causées par exemple par des phénomènes météorologiques extrêmes ou des conflits armés, pour que l’approvisionnement soit mis en péril. Environ 733 millions de personnes dans le monde sont déjà touchées par la faim aujourd’hui, ce qui représente près de 9 % de la population mondiale.
Les aliments importés pèsent davantage sur l’environnement
En outre, la production alimentaire présente un impact écologique plus important à l’étranger qu’en Suisse. Un rapport de l’Office fédéral de l’environnement expose que plus de deux tiers de l’empreinte écologique liée à la consommation en Suisse est générée à l’étranger. Moins nous produisons de nourriture dans le pays, plus les ressources naturelles sont mises sous pression. La protection des surfaces de production et de l’agriculture indigènes est donc importante non seulement pour la sécurité alimentaire, mais aussi pour l’environnement.
Source : USP