Lors des premières semaines de leur vie, les poussins développent leurs principaux organes, leur système immunitaire, leur musculature, leur squelette et leur plumage. Pour que ces processus se déroulent de manière optimale, il faut un apport en énergie, en protéines et en minéraux adapté aux besoins. L’aliment pour poussins contient environ 11,8 MJ EMV / kg et 190 g de protéines brutes / kg. Si cette phase ne fournit pas assez d’énergie et de protéines, les animaux accusent un retard dans leur développement, pondent des œufs plus petits et ne peuvent pas exploiter pleinement leur potentiel de performance. A partir de la 6 e semaine de vie, la formation de graisse commence progressivement. Parallèlement, les os et les muscles continuent de se développer. Entre la 9 e et la 10 e semaine, il convient de passer à un aliment pour poulettes, à condition que le poids cible pour l’âge et la race soit atteint. Si ce n’est pas le cas, il est préférable d’attendre avant de changer de nourriture, afin que les animaux puissent continuer à se développer. Si le changement a lieu trop tôt et que l’on essaie plus tard de rattraper un déficit de poids, les poules ont tendance à s’engraisser, tandis que leur ossature reste sous-développée.
Ingestion élevée en ligne de mire
L’aliment pour poules pondeuses présente une densité nutritionnelle plus faible, avec environ 11,6 MJ EMV / kg et environ 150 g de protéines brutes / kg. La teneur plus élevée en cellulose brute favorise la prise alimentaire et le développement du jabot et de l’estomac. A partir de la 12 e semaine d’âge, la jeune poule est en grande partie formée. Au cours des semaines suivantes, ses organes sexuels se développent jusqu’à ce qu’elle entre en phase de ponte vers 18 semaines. Seules les poules qui ont atteint leur poids cible à ce moment-là et ingèrent assez d’aliments peuvent couvrir leurs besoins et entamer la phase de ponte de manière stable. Les animaux qui puisent dans leurs réserves corporelles ou cessent de prendre du poids retardent ou interrompent la ponte. De plus, le risque de picage des plumes et de cannibalisme croît.
Importance du Ca et du P
L’approvisionnement en minéraux joue ici également un rôle prépondérant. Le calcium (Ca) et le phosphore (P) sont essentiels à la formation des os, tandis que le magnésium soutient le métabolisme. Quant aux oligoéléments tels que le zinc, le cuivre et le manganèse, ils sont indispensables à la solidité des os, au plumage et aux fonctions enzymatiques. Il est particulièrement important de maintenir un rapport Ca-P adapté à l’âge (environ 1,3 à 1,8 : 1 en élevage) et un apport suffisant en quantités et en oligoéléments facilement disponibles. Cette manière de faire permet de prévenir les erreurs d’alimentation et les problèmes qui en découlent, tels que les os fragiles ou les carences de la coquille, dès le poulailler d’élevage.
Notre conseil
La première phase compte
- Changer d’alimentation en fonction du développement et non du calendrier, lorsque les poids cibles sont atteints.
- Veiller à la structure : un aliment grossièrement moulu favorise la santé gastro-intestinale et évite les troubles du comportement.
- Vider les mangeoires tous les jours pour assurer une ingestion régulière de tous les composants et entraîner le comportement alimentaire.
Nourrir par phases
Pour répondre aux besoins en constante évolution des animaux, l’élevage de poulettes prévoit une alimentation par phases. On distingue généralement entre les programmes en 2 phases et ceux en 3 phases. Dans le cas d’une alimentation en 2 phases, les animaux reçoivent d’abord un aliment pour poussins, puis un aliment pour poulettes ; ce modèle est facile à utiliser et convient particulièrement aux petites exploitations. Dans l’alimentation en 3 phases, un 3 e aliment est distribué entre l’aliment pour poussins et l’aliment pour poulettes ; cette étape intermédiaire permet d’adapter encore plus précisément l’alimentation aux besoins des jeunes animaux. Les expériences montrent que les deux stratégies produisent des animaux sains et performants qui atteignent leur poids cible. L’élément décisif n’est pas tant le nombre de phases, mais leur mise en œuvre systématique et le suivi rigoureux de la courbe de poids.
Les erreurs commises lors de l’élevage ne peuvent guère être corrigées par la suite.
Aliments expansés ou miettes ?
Tant la composition que la structure sont importantes. La farine structurée des aliments expansés de qualité prolonge le temps d’ingestion, entraîne le gésier et stimule la sécrétion de sucs digestifs, améliorant la valorisation des nutriments et stabilisant le tube digestif. Quant aux miettes, si elles permettent d’atteindre plus facilement les poids cibles, elles stimulent moins l’activité musculaire gastrique. Il est aussi crucial que les animaux apprennent à consommer de plus grandes quantités d’aliments par repas. Ainsi, les mangeoires devraient être vidées une fois par jour afin que les éléments fins soient aussi absorbés. De plus, la première alimentation devrait avoir lieu après que l’éclairage a été enclenché et une pause plus longue être aménagée au milieu de la phase de lumière, afin de favoriser une ingestion régulière.









