Le développement de robots autonomes pour le désherbage des grandes cultures, des vignes et des cultures maraîchères est un domaine actuellement en pleine ébullition. De nombreuses machines ont été développées durant ces dix dernières années, dont certaines ont déjà terminé leur carrière. D’autres robots figurent en haut de l’affiche des salons et présentations de matériel agricole, tandis que le développement se poursuit rapidement. « Pour l’instant, l’utilisation de robots de désherbage représente plutôt une niche par rapport au désherbage en général », explique Christian Eggenberger de Swiss Future Farm. Tous ces robots se distinguent principalement par leur mode de fonctionnement, le type d’alimentation et la méthode de désherbage. Dans l’ensemble, les buts recherchés sont la réduction de l’impact environnemental, l’autonomie des robots, leur adaptabilité aux cultures avec des outils ad hoc et l’amélioration des performances grâce à l’innovation technologique.
Différents types de robots
Avec les robots autonomes, le désherbage s’effectue mécaniquement à l’aide d’outils qui coupent ou arrachent les adventices, par pulvérisation ciblée ou encore à l’aide d’un laser, sachant que cette dernière méthode est peu utilisée. « En premier lieu, le robot doit reconnaître les plantes avant de pouvoir éliminer les adventices », précise Christian Eggenberger. Deux méthodes sont employées sur les robots dans la pratique : une caméra montée sur l’appareil luimême et qui reconnaît les plantes ou alors un drone muni d’une caméra permettant de cartographier avec précision les adventices traitées par un robot dans un second temps.
« Pour les différentes méthodes de lutte, le rendement d’un robot représente un critère important », note le spécialiste de Swiss Future Farm. Le rendement d’un robot entièrement électrique est influencé par différents critères comme le type de désherbage (mécanique, par pulvérisation ciblée, interligne ou sur la ligne), ou éventuellement la quantité d’adventices.
La technologie progresse et de nouvelles solutions sont proposées.
Impact environnemental et autonomie
Les robots de désherbage apportent une contribution majeure à l’agriculture durable, notamment par leur impact environnemental réduit. Ils permettent une diminution significative de l’usage d’herbicides, jusqu’à 90 % dans certains cas, grâce à des systèmes capables de cibler uniquement les adventices ou de les éliminer mécaniquement. Ces machines préservent également l’équilibre biologique des sols. De plus, fonctionnant généralement à l’électricité – moyennant des batteries ou des panneaux solaires –, ils évitent le recours aux tracteurs thermiques, réduisant ainsi les émissions de CO 2 .
« Un autre critère majeur réside dans l’autonomie d’un robot », note Christian Eggenberger. Certains modèles, comme le Farmdroid, sont équipés de panneaux solaires, tandis que d’autres fonctionnent sur batteries rechargeables. Dans l’idéal, ces machines devraient être capables de travailler en continu, 24 heures sur 24, avec une consommation énergétique réduite par rapport aux méthodes traditionnelles. « La navigation des robots s’appuie sur des technologies comme le GPS, la vision par caméra ou encore le Lidar qui offre une grande précision dans le suivi des rangs et l’évitement des obstacles », convient Christian Eggenberger. L’emploi d’un robot doit conduire à une réduction de la main-d’œuvre.
Notre conseil
Aspects essentiels pour l’utilisation pratique des robots de désherbage
– Un robot peut réduire la quantité d’intrants phytosanitaires.
– Planifier le temps de chargement d’un appareil à batteries assure un fonctionnement continu.
– Le travail d’un robot doit être supervisé par une personne capable d’intervenir rapidement.
– Privilégier les appareils permettant de changer facilement d’outils selon la saison et les besoins.
– Prévoir de maintenir à jour les systèmes de navigation, de reconnaissance et les logiciels.
– Exploiter les données collectées par les robots (croissance des cultures, état du sol, etc.).
Un atout pour l’agriculture
Les robots de désherbage se distinguent également par leur adaptabilité. « Ils sont conçus pour intervenir dans des contextes très variés comme les cultures maraîchères, les vignobles ou encore les grandes cultures », précise Christian Eggenberger. Pratiquement, ils conviennent aussi bien aux petites qu’aux grandes exploitations conduites selon les règles de l’agriculture bio ou conventionnelles. Leur modularité est un atout : ils peuvent être équipés de différents outils pour le travail mécanique, de pulvérisateurs de précision ou de capteurs divers.
Christian Eggenberger, Swiss Future Farm« L’autonomie d’un robot est un critère important. »
Enfin, ces machines incarnent une forte innovation technologique. L’usage de la vision par caméra et de l’intelligence artificielle leur permet de distinguer en temps réel les plantes cultivées des adventices. Les solutions mécaniques et recourant à une source d’énergie sont aussi innovantes : certains robots brûlent les adventices au laser, d’autres les arrachent grâce à des bras robotisés, ou encore utilisent des micro-pulvérisations ciblées pour réduire au maximum l’usage de produits chimiques. La connectivité constitue une dimension supplémentaire : ces robots collectent et transmettent des données relatives à la croissance des cultures, à l’humidité du sol ou à son état général, facilitant ainsi les prises de décision agricoles.
