Le 24 octobre 2025, les membres de la Coopérative Agricura se sont réunis en assemblée générale à Spiez. Lors de cette dernière, il a notamment été fait état des activités de la plate-forme Agricura, l’organisation interprofessionnelle des entreprises qui mettent les engrais minéraux sur le marché en Suisse.
Les agriculteurs suisses utilisent de moins en moins d’engrais minéraux.
La toute dernière évaluation de la statistique sur les engrais a suscité un intérêt particulier : elle montre que les agricultrices et les agriculteurs suisses utilisent de moins en moins d’engrais minéraux.
Apport efficace des engrais, judicieux sur le plan tant écologique qu’économique
Pour bien se développer, les plantes ont besoin d’éléments nutritifs. Les agricultrices et agriculteurs régulent ce processus notamment en épandant des engrais. Tout les nutriments apportés ne sont pas nécessairement absorbés par les plantes, et peuvent se disperser dans le sol, l’air ou l’eau. Plus l’épandage est précis et au bon moment, moins il y a de pertes et meilleure est la situation à la fois sur le plan écologique et celui économique.
Dans le cadre de l’initiative parlementaire 19.475, le Conseil fédéral a donc fixé une trajectoire de réduction des pertes d’éléments nutritifs. En vertu de celle-ci, les pertes d’azote doivent être diminuées de 15 % d’ici 2030, et celles de phosphore de 20 % (la valeur de référence étant la moyenne des années 2014 à 2016).
26 % d’azote en moins et 35 % de phosphore en moins
Grâce à la production animale, l’agriculture suisse est en mesure de couvrir environ 70 % de ses besoins en éléments nutritifs au moyen d’engrais de ferme (p. ex. lisier, fumier). Les 30 % restants sont couverts en recourant aux engrais minéraux. Ces derniers permettent aux agricultrices et agriculteurs d’adapter très précisément l’apport en nutriments aux besoins des cultures, ce qui limite les pertes. Ils sont particulièrement importants pour les grandes cultures (p. ex. pomme de terre ou colza) ou pour les cultures maraîchères, afin d’obtenir une qualité de récolte élevée et d’exploiter pleinement le potentiel de rendement.
Leur utilisation ciblée est donc essentielle pour atteindre le taux d’auto-approvisionnement visé de 50 %. Agricura a analysé les chiffres concernant la mise sur le marché des engrais minéraux en Suisse. Verdict : l’utilisation des engrais minéraux a fortement reculé. Ainsi, il y a dix ans, plus de 240 000 tonnes d’engrais à base d’azote, de phosphore et de potassium étaient utilisées par année de fertilisation (moyenne des années 2013/2014 à 2015/2016 ; considérant qu’une année de fertilisation s’étend du 1er mai au 30 avril). Or, lors de la dernière année de fertilisation 2024/2025, ce volume n’atteignait plus que 170 000 tonnes environ, soit 70 000 tonnes ou 30 % de moins. Pour l’azote, cette baisse atteint 26 %, et pour le phosphore, celle-ci est même de 35 %.
Les mesures portent leurs fruits
Lorsque l’apport des éléments nutritifs recule, les pertes de nutriments diminuent de manière au moins proportionnelle. Ainsi, s’agissant des engrais minéraux, l’objectif de la trajectoire de réduction des pertes a déjà Agricura Plattform Postfach 1023, 3000 Bern 14 Ɩ Eigerplatz 2, 3007 Bern I 031 380 79 61 Ɩ agricura@awo.ch Ɩ www.agricura.ch été dépassée. Autre constat : les mesures initiées par la Confédération et la branche portent leurs fruits.
Les nouvelles technologies jouent un rôle important sur ce plan, aujourd’hui comme demain. Grâce à elles, les agricultrices et les agriculteurs peuvent par exemple analyser la teneur en éléments nutritifs de leurs sols, combiner ces informations avec les données météorologiques concernées et établir des plans d’épandage précis. Sur cette base, des outils de précision peuvent épandre l’engrais que là où le sol en a réellement besoin, et dans les quantités nécessaires pour que les plantes se développent.
Aujourd’hui, les cartes pédologiques permettent de cibler l’échantillonnage des parcelles et d’adapter la fertilisation au site, ce qui contribue à réduire les pertes de nutriments. Dans de nombreux cantons, ces cartes sont accessibles via les géoportails.
Max Zulliger, président d’Agricura, résume : « Au regard des impératifs liés à la trajectoire de réduction des pertes, l’évolution de l’utilisation des engrais minéraux est réjouissante.
Max Zulliger, président d’Agricura« L’adoption de mesures de réduction supplémentaires mettrait encore davantage sous pression le taux d’auto-approvisionnement visé en Suisse. »
Dès lors, nous ne voyons pas la nécessité d’introduire d’autres mesures de réduction. Les engrais minéraux peuvent être épandus avec très peu de pertes et de manière adaptée aux besoins. Ils sont importants pour garantir les rendements ainsi que la qualité des denrées alimentaires. L’adoption de mesures de réduction supplémentaires mettrait encore davantage sous pression le taux d’auto-approvisionnement visé en Suisse. »
Source : Agricura
