C’est une route joliment sinueuse qui relie l’Entlebuch, via Doppleschwand et Romoos, à la ferme Studen où a grandi Lea Unternährer. Depuis le début de l’année, c’est elle qui tient les rênes de cette exploitation qui compte 25 ha de surface agricole utile, 14 ha de forêt et 22 vaches laitières. « Dès l’enfance, il était clair que je reprendrais un jour l’exploitation », raconte la jeune agricultrice, ajoutant que son frère était plus intéressé par l’atelier. Elle a d’abord suivi une formation de boulangère, avant de devenir agricultrice. En préparant l’examen professionnel fédéral supérieur à l’école de chefs d’exploitation, elle a acquis des bases solides en gestion d’exploitation.
Une nouvelle orientation avec la race brune d’origine et du bio
Un simple coup d’œil dans l’étable montre qu’un changement est en cours : contrairement à son père, Thomas Unternährer, qui élevait des vaches de race brown swiss, Lea a choisi la race brune d’origine. « Dès que j’ai eu mon premier salaire, je me suis acheté un veau de race brune d’origine », ra-conte-t-elle. Prénommé Shira, cet animal a aujourd’hui neuf ans et vit toujours à la ferme. L’agricultrice a amorcé ce changement avant même la reprise de l’exploitation. Elle souhaite garder deux familles d’élevage de vaches brown swiss, qui ont fait leurs preuves sur l’exploitation, et entend miser davantage sur le pâturage et l’affouragement au foin et recourir le moins possible aux aliments concentrés.
Lea Unternähre, agricultrice« Dans mon domaine, j’ai d’excellentes bases pour renoncer aux produits phytosanitaires. »
Lea Unternährer aimerait bien passer en agriculture biologique. Elle a consacré l’étude d’exploitation de son examen professionnel fédéral supérieur à ce sujet. « Dans mon domaine, j’ai d’excellentes bases pour renoncer aux produits phytosanitaires », explique-t-elle. Cependant, comme l’alimentation bio est très chère, elle veut réduire l’apport en aliments concentrés. « Pour tester, j’ai déjà commencé à réduire les quantités. Ça me permet de trier les vaches à qui ça ne convient pas. »
Magasin de la ferme avec fromages d’alpage, spätzli et bien plus encore
Lea Unternährer a commencé la vente directe il y a deux ans. Installé devant l’étable dans un chalet de l’organisation interprofessionnelle Swissmilk, le magasin donne directement sur la route. « Il y a tellement de gens qui passent ici. Je veux profiter de ce potentiel », déclare-t-elle. La ferme se situe dans la région du Napf, au cœur du parc de jeu naturel Zyberliland à Romoos.
Lea Unternährer Cheffe d’exploitation 6113 Romoos
« Dès l’enfance, il était clair que je reprendrais un jour l’exploitation. »
Année de reprise de la ferme : 2025 | Production laitière (22 vaches laitières) | Culture fourragère | Vente directe (magasin de la ferme) | 25 ha SAU, 14 ha forêt | Emploi à temps plein | Examen professionnel fédéral supérieur
Dans son magasin, elle vend des œufs, des knöpfli séchés maison, des sirops, des confitures, de la viande séchée, divers accessoires et des fromages d’alpage de Kaltenbrunnen à Schattenhalb. Elle a travaillé plusieurs saisons sur cet alpage où cinq de ses vaches passent l’été. Son amie Nadia Stalder l’assiste dans l’approvisionnement du magasin. Pour développer la vente directe comme deuxième branche de production, la jeune agricultrice participe au nouveau cercle de travail sur la vente directe.
Ses parents se sont installés au village
Depuis qu’elle a repris la ferme, Lea Unternährer fait presque tout toute seule. Elle a embauché son père un à deux jours par semaine.
Lea Unternähre, agricultrice« Depuis qu’il lui a transmis la ferme, son père s’épanouit à nouveau pleinement. »
Le reste de la semaine, il travaille comme menuisier et charpentier dans la construction. « Mon père s’épanouit à nouveau pleinement », raconte l’agricultrice. Il avait prévu d’attendre 60 ans pour lui transmettre l’exploitation.
« Lors de la transmission, le logement a été le point le plus délicat, confie-telle. Je voulais bien venir m’installer à la ferme, mais sans mettre mes parents dehors. » Heureusement, ils ont décidé d’euxmêmes de s’installer au village. Lea a emménagé à la ferme avec son ami Christian Aeschlimann. Ce constructeur métallique et machiniste lui donne souvent un coup de main après sa journée de travail. Son grandpère de 93 ans vit toujours à la ferme et la conseille volontiers.
Et toute la famille continue de se réunir chaque midi autour d’un repas préparé par Lucia Unternährer, la mère de Lea, qui travaille à présent comme sacristine à l’église de Doppleschwand.
La maître agricultrice se verrait bien accueillir des apprenti·es sur son exploitation. « Mais avant, je veux avoir deux ou trois ans d’expérience », précise-t-elle.
Des porcs contre les adventices et pour l’entretien du paysage
Lea a mis fin à l’engraissement de douze porcs et les a remplacés par deux ânes. « Ce sont mes ‹ tondeuses à gazon › », explique-telle, rayonnante. Ils font le ménage autour de la maison et éliminent ainsi aussi les arbustes et les adventices.
Pour lutter contre les adventices et entretenir le paysage, Lea Unternährer s’est aussi acheté deux porcs de race turopolje qui vivent en plein air. « Leur mission, c’est de lutter contre la menthe sauvage. »
Profils professionels
En 2025, la nouvelle série du LID met l’accent sur des chef·fes d’exploitation qui développent leur exploitation et se lancent de nouveaux défis.
Soutien et outils concernant le travail de relations publiques sur le site www.lid.ch/baeuerinnen-und-bauern (en allemand uniquement).







